Mud In Your Ears
Douglas Records/Gravity/Socadisc
Sortie : Avril 2012
Voilà du TRES lourd qui va faire fumer les platines et transpirer les amateurs de blues ! Edité pour la première fois en CD, Mud In Your Ear sort des cartons 15 enregistrements datant de la fin des années 60 et inédits à ce jour, du grand Muddy Waters accompagné de son excellent Blues Band. Ne pouvant chanter, de par ses engagements contractuels de l’époque, le bluesman met ici toute son énergie dans le jeu de guitare et lâche quelques solos explosifs. Un “must have” !
Presque un an avant de commencer sa collaboration historique avec Jimi Hendrix et les Last Poets, le producteur, Alan Douglas, aborde Muddy Waters avec une idée d’album. Bob Messinger, le manager de Muddy, l’informe alors que celui-ci est sous contrat avec Chess et lui propose à la place de produire son groupe, Blues Band, mena par le chanteur/guitariste, Luther “Snake” Jonhson.
Les sessions se déroulent finalement en novembre 1967, aux studios Impact à Manhattan. Muddy venait de finir l’enregistrement de l’album, Electric Mud ; une expérience de blues-rock psychédélique qui divisera ses fans.
Avec Mud In Your Ear, Muddy délivre (uniquement) à la guitare une performance grisante, énergisante et transpirant le mojo (mot clé de la culture afrio-américaine, à fortes connotations sexuelles, qui décrit un petit supplément d’âme qui fait toute la différence de style) qui caractérise son travail avec son Blues Band, qui lui permit plus d’une fois de dépasser ses limites, et de sortir de sa “confort zone” pour toucher à l’universel.
Otis Spann au piano, Luther Johnson à la guitare, Mojo Buford à l’harmonica ; le producteur sait à qui il a affaire ! De sérieux clients qui, même sans le “boss”, savent de quoi il retourne en matière de blues. Ils ont en main le répertoire qu’ils pratiquent sur la route et dont ils vont délivrer ici une version différente, rauque et rustique, non sans de belles digressions et ballades enivrantes.
“Long Distance Call”, “Evil”, “Love N’Trouble”, “Remember Me”, “Coming Home Baby”, “Chicken Shack”… L’opus déverse un flot de blues “muddy” dans les oreilles, et ça fait du bien par où ça passe !