Beat Assailant

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Discograph
Sortie : Avril 2012

Adam Turner (aka Beat Assailant) nous a habitués à des albums hip-hop bien balancés et chargés d’énergie positive, dignes d’un temps où le rap était une prise de position, un art de la rue, créatif et généreux. Avec ce quatrième album sobrement intitulé, B, le MC d’Atlanta bouscule son répertoire et revisite la culture hip-hop à coups de scratches inspirés, de rythmiques burinées, de basses rebondies et de guitares tantôt funk, tantôt rock. Un skeud qui sent bon le bitume et les skate-parcs parisiens.

B, la première lettre de son nom et le titre de son quatrième album, symbolise un retour aux sources salvateur.
Avec ce nouvel opus, le rappeur ricain (exilé à Paris depuis plusieurs années) a plongé dans le passé afin de renouveler son inspiration et redoper son hip-hop symphonique et plus que jamais sous influence hexagonale.
Epaulé à réalisation par Jeff Dominguez (vieux routier du rap français), et à la production par l’allemand Farhot (Selah Sue, Nneka, Patrice) et HK Corp Music (team de réals montée par John Gitlis ayant collaboré avec Joey Starr, Sefyu, Sniper, Salif, 113, Luce, Enhancer, Soprano…), Beat Assailant revient ici à l’essence même du genre : un beat, un sample, un micro, une écriture incisive et un flot de flows souples et nerveux (dont ceux d’Oxmo Puccino sur le titre “Justified”, et Irfane sur “She Sees It All”).
Bref, le MC nous a une nouvelle fois gâtés… et surpris aussi, en faisant quelques crochets en terrains rock et funk… rassurez-vous, ça valait le détour !
Voici maintenant le portrait chinois de B par son auteur :
- Si B était un film ?
“Godfather 2″, la meilleure suite dans l’histoire du cinéma. Or, cet album est clairement le “Part II” de ma vie artistique.
- Si B était un écrivain ?
Le grand Langston Hughes, dans la mesure où ce disque est, je l’espère, mon plus poétique, celui où mon écriture est la plus sensible, la plus précise.
- Si B était un lieu ?
Le 3ème arrondissement de Paris, c’est mon “hood” (rires) ! Cet album est celui qui me ressemble le plus. Logiquement, je l’ai imaginé, conçu et finalisé chez moi, dans mon quartier.
- Si B était un objet ?
Ce serait sans aucun doute mon passeport. Paris, Atlanta, San Francisco, Hambourg ou Washington ; j’ai pas mal bougé pour cet album. Et, je pense que cela s’entend…

À bon entendeur, donc…