juin 12, 2012
Rispah
Ninja Tune/Pias
Sortie : Juin 2012
Intitulé Rispah, ou le prénom de la mère fraîchement enterrée de Dave Okumu, le chanteur/guitariste de The Invisible, ce deuxième album du trio londonnien est emprunt d’une mélancolie horriblement contagieuse. Avec le décès récent de maman Rispah comme moteur de création, ce nouvel album n’est de toute évidence pas des plus réjouissants… ceci étant un euphémisme, donc.
Intitulé en hommage à la mère de Dave Okumu décédée pendant l’enregistrement de l’album, Rispah est inévitablement et profondément marqué par la douleur de cette tragédie.
La torpeur mélancolique qui pèse sur l’ensemble et plombe sérieusement l’ambiance, impose une atmosphère triste, lourde et morose qui a le don de mettre mal à l’aise… et coller de bourdon. Dans un tel contexte, pas évident de se laisser emporter par les morceaux disparates du trio !
Comparativement au premier album, ici les guitares se tendent, les riffs sont devenus amères, les beats électro plus menaçants, les mélodies plus nuageuses et les voix ont désormais un charme vénéneux.
Au croisement des territoires jazz, dub et électronica, les compos du trio sont comme toujours élaborées à partir de mille et un détails (par exemple, en ouverture et sur le dernier titre, des chants religieux traditionnels chantés lors de l’enterrement de la mère de Okumu), mais sont également assez puissantes pour parfois se dépouiller de tout artifice et se présenter à nous dans le plus simple appareil (comme “What Happened”).
Malgré les quelques rayons de lumière qui parviennent à traverser les nuages, ce second opus de The Invisible ne brille donc pas par sa légèreté ni sa gaîté.. Un album en totale harmonie avec la météo ce mois de juin.