Philippe Barbot

juin 2, 2012

Point Barre

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Believe
Sortie : Janvier 2012

St Augustin disait qu’il vaut mieux se perdre dans sa passion que de perdre sa passion… Après avoir titillé sa passion du bout de la plume pendant plus de 20 ans, le journaliste et amoureux de musique Philippe Barbot a finalement franchit la barrière séparant “ceux qui font” de “ceux qui en parlent”. Il livre un premier album à son image ; touchant, délicat et attachant, à l’intelligence pudique et sensibilité à fleur de mots. Point Barre !

J’ai entendu dire plus d’une fois (dans mon cercle d’amis musiciens) que les journalistes de musique étaient souvent des musiciens frustrés, voire ratés, et qu’ils se “vengeaient” de leur échec en devenant “critiques de zik”. Encore une idée préconçue qui, comme toute idée préconçue, ne pourrait être plus éloignée de la vérité… mais comme elle est assez répandue dans “le milieu”, on comprend pourquoi Philippe Barbot, journaliste de musique de son état, a sérieusement hésité avant de pénétrer dans la cage aux fauves… d’affronter l’écoute critique de ceux qu’il a lui-même écoutés et “critiqués”, ainsi que d’assumer le “jugement” de ses confrères.
D’un naturel timide, humble et pudique, le “mélo-man” a donc passé 18 ans à écrire des chansons qu’il ne dévoile qu’à quelques “happy few”… dont Max Amphoux (éditeur de Clarika, La Grande Sophie, Bashung). C’est grâce à ce dernier, qui va lui donner le courage et le coup de main nécessaires, que Philippe s’est enfin décidé à faire un gros fuck à ceux qui “l’attendent au tournant” et à vivre au grand jour son histoire d’amour avec la musique.
Et c’est justement d’amour dont il est essentiellement question sur son premier album, Point Barre… l’amour, sous toutes ses formes.. “quand tout va bien, et quand tout va mal.. quand tout commence, et quand tout finit”.
Sur sa poésie acidulée et ses aphorismes teintés d’ironie, souffle l’influence des grands poètes-musiciens sur lesquels il a dissertés depuis tant d’années. Dylan, Lennon, Higelin, Brassens, Cash et Gainsbourg traversent ainsi en filigrane les 13 chansons de cet opus folk/pop/rock aux mille et une nuances.
Outre une écriture impeccable, on y découvre une voix douce et un chant juste, qui touchent l’âme et fouettent le coeur.
Le challenge était de taille, l’exercice périlleux, mais “à vaincre non sans péril”, Philippe Barbot triomphe ici avec grandeur et humilité… La gloire est définitivement tout le mal qu’on lui souhaite, et qu’il mérite.
Big up mate !