Gaslamp Killer

septembre 11, 2012

Breakthrough

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Brainfeeder/Pias
Sortie : Septembre 2012

Deux ans après nous avoir laissé(e)s sur une impression limite désagréable avec l’EP 5 titres, Death Gate, Gaslamp Killer (re)tente aujourd’hui un Breakthrough dans les bacs avec un premier album (au titre évocateur, donc) qui nous laisse cette fois-ci sur une impression franchement mitigée. Partagés entre l’agassement et le ravissement, les “up-sides” et les “down-sides”, les “pour” et les “contre”, il y a largement autant de flottement dans les rangs (de la rédac) que dans les sillons (du disque)..

À l’aube de ses 30 ans, le DJ/producteur californien, William Bensussen (aka Gaslamp Killer), est désormais en mesure de se retourner sur un passé déjà bien chargé. DJ résident et co-fondateur du club Low End Theory, à Los Angeles, auteur de plusieurs EP et collaborations croustillantes, turntabliste émérite, performeur acclamé et producteur estimé dans le métier, Gaslamp Killer a d’ores et déjà un bel éventail d’activités et de projets (concrétisés) à son actif.
Après deux ans de silence, l’évolution du californien a poursuivi son chemin (partant dans tous les sens) et grandi au fil des nombreux voyages et rencontres (artistiques entre autres) qui lui permirent d’élaborer un son ample, diffus, et parfois même souvent confus (oxymoron ?).
Avec son premier album, Breakthrough, l’éclectique DJ s’est plus que jamais démené pour nous en mettre plein la vue (et l’ouie) en nous montrant qu’il savait faire plein de trucs et avait des idées en pagaille.. et c’est bien ça le problème, la pagaille dans ses idées ! Et cette obstination fébrile à vouloir faire rentrer le plus d’expérimentations et paysages sonores possibles dans un seul et unique album.. un peu comme si c’était la fin de monde dans quelques mois et que c’était son dernier album avant l’apocalypse. Un sentiment renforcé par l’écoute de certains titres par ailleurs inécoutables (sous peine d’un AVC ou d’une crise d’épilepsie).. et là, je pense en particulier à l’atroce “Impulse” (feat. Daedeluss) et l’insupportable “Peasants, Cripples & Retards” (feat. Samiyam).. dans le genre “strident” et “stressant”, on fait difficilement mieux.
Certains titres sont, à l’inverse, plus que forts plaisants, ingénieux et biens sentis dans les harmonies et inharmonies, dans les télescopages de sons et d’influences parfaitement orchestrés. Les titres “Veins” et “Apparition” avec Gonjasufi, et “Seven Years Of Bad Luck For Fun” (feat. Dimlite) font partie des quelques perles rares de l’album. Bref.
Cette mouture a donc hérité des mêmes qualités et des mêmes tares que ses précédentes petites copines.. Les amateurs d’”expérimentations électro décousues” en auront pour leur pognon !