The Fear Of Missing Out
Cooking Vinyl
Sortie : Septembre 2012
On ne va pas tourner autour du pot : le deuxième opus de TheNewNo2 est l’une de ces petites surprises qui nous font aimer notre métier ! Tant de disques à écouter, tant de concerts à voir, de groupes à découvrir, de groupes à suivre, tant de choses à ne pas louper sous peine d’être à la ramasse… À force, la musique finit par entrer par une oreille et ressortir par l’autre sans laisser de traces. Sauf dans certains cas… The Fear Of Missing Out en fait partie.
Créé en 2006 par le chanteur/guitariste, Dhani Harrison (qui n’est autre que le rejeton de George Harrison), le groupe anglo-américain, TheNewNo2 avait pondu un premier skeud (en 2009), You are here, dans un anonymat quasi total.
Après s’être attelé quelque temps à son side-project, Fistful of Mercy, en compagnie de son paternel, Ben Harper et Joseph Arthur, Dhani Harrison a finalement repris là où il en était resté avec ses potes (Paul Hicks à la prog, Jonathan Sadoff aux claviers/guitare, Jeremy Faccone à la guitare, Nick Fyffe à la basse et Frank Zummo à la batterie), et s’affranchit aujourd’hui d’un deuxième album intitulé d’après l’un des symptomes de notre époque, The Fear Of Missing Out (la peur de manquer quelque chose)… un mal dont tout le monde souffre, d’une manière ou d’une autre.
Enregistré entre Los Angeles et Londres, cette nouvelle mouture aborde une multitude de thèmes “lourds” et sombres, principalement axés autour de la notion de peur ; la peur du changement (”Station”, “Hanging On”), de sa propre mort (”I Won’t Go”), de ne pas recevoir autant que l’on donne (”Thewaitaround”), de passer à côté de l’amour (”The Number”, “Staring Out At Sea”) ou de l’amitié (”Make It Home”)… autant dire que les atmosphères ne sont pas des plus légères !
Combinaison d’instruments enregistrés en live, de machines programmées et de samples obscures, The Fear Of Missing Out crée par ailleurs un collage de sons -électroniques et organiques- triturés au maximum (effets sur les guitares, synthés, boîtes à rythmes, vocaux) pour les rendre encore plus intrigants, déroutants, parfois dérangeants… Un patchwork aux frontières du trip-hop, du dub, du blues, du reggae et de l’”élec-trop”… un OVNI sonore gravitant entre du “grunge’n'bass” ou de l’”Hawaiian dub-hop“, pour reprendre les termes d’Harrison.
On notera également les participations vocales de “super guests”, comme RZA, Ben Harper, The Ruggedmonk, Thorunn Antonia et Holly Marilyn… rien que du beau monde quoi !
Ce n’est pas notre genre de vous dire ce que vous avez à faire, mais si l’on peut se permettre de vous donner un conseil, jetez une oreille (voire deux) attentive sur cet album.. ou vous passeriez à côté d’un petit bijou de noirceur, captivant, audacieux et résolument addictif.