octobre 15, 2012
Stunt Rhythms
Big Dada/Pias
Sortie : Octobre 2012
Des cascades de rythmes. Des rythmes en cascade. Des rythmes de cascadeur… pour cascadeurs. Le bien intitulé, Stunt Rhythms, compile tout cela à la fois, et bien plus encore. Des beats en acier trempé, speed ou downtempo, des ambiances indus ravageuses et tapageuses (sans être racoleuses ni prétencieuses), des atmosphères hectiques, sombres et menaçantes, des basses grondantes et blips urgents, cet opus de Two Fingers est décapant, trippant, grisant.. tout simplement obsédant.
Même si le nom Fwo Fingers demeure encore inconnu du “grand public”, n’importe qui muni d’une bonne paire d’oreilles se rendra compte dès les premières rotations de cet album que l’on est en présence d’une “oeuvre de maîtres”, et l’on se doute d’emblée que ses auteurs ont vraisemblablement plusieurs kilos de vinyls et kilomètres de sillons sur les platines.
Renseignements pris (notamment sur Zikaddict ;), on découvre que, en effet, les fabriquants de ce(s) Stunt Rhythms sont loin d’être des débutants…
Derrière le projet Two Fingers se planquent en fait le brillant/génialissime producteur brésilien (relocalisé à Montréal), Amon Tobin (une référence en matière d’electro-jazz/break-beat/jungle que l’on ne présente plus) accompagné de son comparse anglais, Joe “Doubleclick” Chapman (spécialisé dans la drum’n'bass qui décolle les papiers-peints).
Trois ans après nous avoir scié les pattes avec leur premier album éponyme Two Fingers, le binôme revient épater la galerie avec une nouvelle cargaison de beats incendiaires qui font sauter les plombs et dérailler l’Ipod.
Pour la faire courte, Stunt Rhythms, c’est avant tout des beats de §*#@$ et des basses d’€wQL&$ ! Infusez le tout dans une décoction de hip-hop libéré du côté “consumérisme rampant” détestable de la plupart des prods actuelles, et vous obtenez une rafale de 13 titres “déflagrateurs” (un mot nouveau inventé rien que pour eux) qui renouent avec une looongue tradition d’expérimentations débridées et “innova-sons” qui secouent les fondations.
L’attention obsessionnelle que cultivent les deux geeks pour le détail-qui-tue, le pitch-qui-claque, la texture-qui-déchire, le beau, le brut et le stridant, fait que chacun des 13 titres de l’album est un morceau de choix… alors nous, contrairement à eux, on ne va pas commencer à faire dans le détail en vous énumérant et décortiquant les nombreuses bonnes phases du disque.
Sachez seulement qu’il s’agit d’un album sévèrement burné, foutrement bien monté et ultra puissant… de quoi déflorer les tympans, donc !