novembre 19, 2012
1989
Du Goudron et des Plumes/L’Autre Distribution
Sortie : Octobre 2012
1989 n’est pas une année érotique mais a néanmoins marqué toute une génération, de Berlin (et la chute de son mur) à Tian’anmen, de la Gameboy au lancement du web… un champ infini qui fait résonner aujourd’hui des chants bien finis. “Que retenez-vous de cette fameuse année 1989 ?” Telle est la question que Gran Kino a posé à plus d’une quinzaine d’artistes tous azimuts. Le résultat est un melting-pot d’influences, de sonorités, de voix, de rythmes et d’humeurs.
Basé à Macon, le groupe Gran Kino est composé de 4 membres qui sont autant musiciens que globe-trotters.
Avec leur premier opus, 1989, Sara, Charlie, Morgan et Robin se sont réunis autour d’une idée originale qui leur a permis de travailler avec d’autres artistes issus de pays et d’univers très différents.
Le thème qui a fait ressurgir en chacun d’eux une inspiration à la fois personnelle et universelle est la fameuse année, 1989 ; ou l’une de ces années charnières qui vit notamment s’écrouler le mur de la Honte et poussa un jeune étudiant chinois à braver les chars d’assaut. C’est aussi l’année où fut élu Vaclav Havel après un énième séjour en prison, où Madonna fit des prières peu catholiques et où la Gameboy se multiplia dans les cours de récrés… une année dense et intense, formidable et tragique, où chacun peut retrouver une émotion, une sensation.
Gran Kino a choisi de faire revivre cette bonne vieille année 1989 en faisant appel à plusieurs artistes (rencontrés lors de précédentes tournées ou simplement contactés sur le net) et a laissé carte blanche à leur créativité avec pour seules contraintes, celles d’évoquer un évènement de 1989 dans sa langue natale.
C’est ainsi que Juan Hevos (chanteur de Caroline du Nord) se rappelle l’improbable service à la cuillère qui emmena Chang à la victoire de Roland-Garros sur “I Love Tennis”. Le rappeur sénégalais, Matador, raconte quant à lui en wolof ses débuts dans le hip-hop(e) avec les Tambours du Bronx. Akiko Ando évoque pour sa part la mort d’Hiro Hito, Joey Burn et John Convertino (de Calexico) chantent les louanges de Sergio Leone, alors que Damny (de La Phaze) vient mettre son grain de sel sur “Meï Li”… bref.
1989 nous embarque dans une virée sonore où la nostalgie n’a pas sa place.. un voyage dans l’espace-temps étonnant et détonnant, drôle et touchant, sombre et lumineux.
Un disque audacieux et délicieux.