Robby Williams

janvier 6, 2013

Take The Crown

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Farrell Music/Barclay
Sortie : Novembre 2012

Trois ans après sa dernière mise en boîte de soupe commerciale, Reality Killed The Video Star, on avait toutes les raisons de craindre la nouvelle sortie de l’ancien chanteur du boys band, Take That… raison pour laquelle nous avons repoussé le plus possible l’écoute de son nouvel album. Après avoir lu moult critiques dithyrambiques à son sujet, on s’est tout de même décidés à donner une chance au “bad boy de la brit-pop”, tout en croisant les doigts pour qu’il n’aie pas eu la bonne idée de nous concocter une fois de plus sa foireuse “électro-pop-dance” clinquante et agaçante.

On trainait les pieds, donc… peu enclins que nous étions à nous taper 45 minutes de soupe pop-ulaire surproduite à laquelle Robbie Williams nous avait habitués ces dernières années.
En lisant ici et là les critiques des autres journalistes, nous avons finalement cédé à la promesse d’un “retour au rock” du gars et déballé sa neuvième galette, Take The Crown, qui ramassait la poussière sur le bureau.
Pour cette nouvelle mouture enregistrée dans le studio de Jacknife Lee (au Nord de Los Angeles), Williams a mis toutes les chances de son côté en recrutant une armée de zicos de haute volée ; Troy Van Leeuwen (guitariste des Queens Of The Stone Age), Blake Mills (guitariste de Band Of Horses), Bill Rieflin (batteur de REM), Justin Meldal-Johnson (bassiste de Beck, Air et M83), Barbara Gruska (choriste du groupe de LA, Belle Brigade) et même Lissie (la chanteuse folk découverte par Lenny Kravitz) en featuring sur le titre “Losers”. Bref. En clair, que du beau monde qui sait magner la 6 cordes et pousser la chansonnette.
Côté écriture/composition, Robbie s’est là aussi entouré de mecs dégourdis, notamment en renouant les liens avec son ancien partenaire Gary Barlow (qui signe ici deux belles compos “Candy” et “Different”), ainsi que deux jeunes auteurs-compositeurs australiens, Tim Metcalfe et Flynn Francis.
Avec une telle pépinière de talents, on se dit qu’il faudrait vraiment le faire exprès pour faire de la daube !
Les gros sons de guitares rock sont belle et bien au rendez-vous et on est soulagés de voir que Williams a enfin perdu sa mauvaise habitude d’empeser ses compos de fanfreluches pourraves, laissant dorénavant un peu de place pour l’épanouissement de son organe (on parle de sa voix, bien sûr), toutefois encore trop étouffé par une couche de reverbs qui n’ajoute rien, à notre humble avis.
Les mélodies sont sympatiques, bien ficelées et entraînantes. Les riffs sont efficaces et accrocheurs, et les ballades ont tout ce qu’il faut, là où il faut, pour séduire la pucelle effarouchée autant que la cougar branchée.
L’utilisation (presque compulsive) de certains gimmicks “pop-de-seconde-(boyz)zone” reste néanmoins à déplorer… sans doute un vieux réflexe.
Résultat des courses ?
Loin d’être aussi “emballés” que nos confrères, on n’est toutefois pas fâchés d’avoir écouté Take The Crown de bout en bout.
De là à débourser 18 € pour son acquisition… hum, faut quand même pas pousser mémé dans les orties !