Femi Kuti

Publié le 23 avril 2013 par Zikaddict

No place For My Dream


Naïve
Sortie : Avril 2013

En digne rejeton de son père, Fela Kuti (ndr: le créateur de l’”afrobeat”, un cocktail explosif de jazz, funk et musique africaine traditionnelle), Femi Kuti distille depuis sa plus tendre adolescence une musique “d’intérêt public”, l’utilisant pour diffuser un message engagé et dénoncer la corruption, la dictature et l’emprise des multinationales en Afrique. Sur son nouvel opus, No place For My Dream, Femi a suivi sa recette usuelle : une musique soutenue par des rythmiques d’enfer et des textes revendicatifs, le tout donnant le goût de l’espoir et de la lutte.

Petite piqûre de rappel à l’attention des plus jeunes dont la culture musicale se limiterait à la Star’Ac et The Voice, et des moins jeunes qui auraient vécu dans une grotte ces 30 dernières années.
Femi Kuti, de son vrai nom Olufela Olufemi Anikulapo Kuti, est né en 1962 à Londres, mais élevé à Lagos, au Nigeria.
A 15 ans, il intègre comme saxophoniste le groupe de son père (le fameux Fela Kuti), Egypt 80, qu’il quittera en 1986 pour fonder son propre crew, Positive Force. En 1995, il sort un premier album éponyme, suivi 4 ans plus tard par, Shoki Shoki, qui lui vaudra un accueil enthousiaste de la critique et du public.
Femi tentera de continuer à surfer sur la vague du “succès unanime” et d’élargir encore plus son audience avec l’album, Fight To Win (2001), sur lequel il convie les rappeurs Common et Mos Def.
Après quelques années de flottement, il revient en force avec Day By Day, en 2008 puis Africa For Africa en 2010, deux albums pour lesquels il sera nomminé aux Grammy Awards.
Femi Kuti nous livre aujourd’hui une nouvelle galette atomique, No Place For My Dreams, qui s’appuie une fois de plus sur la légendaire dynamique et cohésion de -son- groupe (Positive Force), et se hisse vers de nouveaux sommets.
Dès les premières mesures, on constate que l’énergie est toujours au rendez-vous, toujours aussi efficace, et que sa verve (contestataire) est toujours aussi affutée et virulente.
Sur le plan musical, on se réjouit de constater que les compositions sont plus achevées, plus techniques et fouillées.
Sa bande de Positive Force, conduit par l’excellent guitariste, Opeyemi Awomolo, assure de nouveau une prestation époustouflante. Les pulsations de l’Afrobeat sont bien présentes et les cuivres sont éclatants et entraînants. La section est composée de deux saxs, un alto et un ténor (tenus respectivement par Daniel et Dotun Bankole), et de la trompette de Gdenga Ogundeji, auquel il faut ajouter les interventions au sax de Femi himself. Le combo est formidablement homogène et d’une efficacité redoutable.
Sur le plan politique, les textes sont toujours aussi engagés : l’absence de travail, la misère, les politiciens véreux, la crise économique prétexte à infliger encore plus de pauvreté, de guerre et d’oppression, sont les thèmes privilégiés de ses chansons… là où réside le coeur de l’Afrobeat.
Un disque de combat, qui réveille les sens et les consciences.