Willy Moon

Here’s Willy Moon

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Island/Barclay
Sortie : Avril 2013

Remarquée grâce à des spots de pub, la zik de Willy Moon est pourtant loin d’être un produit marketing. Avec son premier album, Here’s Willy Moon, le jeune Kiwi distille un mélange de rock-à-Willy déglingué, rythm’n'blues arrogant, pop ré-créative, white-soul ultra moderne et blues garage crasseux. Au total, 25 minutes d’une musique jouissive, hyper originale, bougrement efficace et d’une rare perfection. Un classique immédiat.

Je sais pertinemment qu’il ne faut pas juger un disque à sa pochette, mais parfois c’est plus fort que moi. Il peut m’arriver de laisser trainer un disque sur mon bureau pendant des semaines et en repousser indéfiniment l’écoute juste parce que le titre ou le visuel de la pochette ne me revient pas. C’est honteux, je sais… et c’est, en l’occurence, ce qu’il s’est produit avec l’opus de ce pauvre Willy. Je me suis braquée visuellement… à ma décharge, faut dire qu’il y a de quoi ! Avec sa dégaine à la “gomm-ina”, genre “Dany Brillant prend la pause façon Elvis“, William Sinclair, aka Willy Moon, ne m’a pas franchement donné envie de considérer son disque comme une priorité. Et c’est ainsi qu’il a atterri sur la pile du coin gauche de mon bureau, le plus éloigné, et c’est là qu’il a passé les trois dernières semaines.
Lassée d’avoir cette vilaine pochette dans un coin de mon champ visuel, je me décide alors à y jeter une oreille afin de pouvoir m’en débarrasser l’esprit tranquille… mais les choses ne se passent pas toujours comme prévu ! Je peux dire que ce chenapan de Willy m’a bien eue sur ce coup-là ! Dès les premières mesures du premier morceau “Get Up”, le Néo-Zélandais vous met une claque (d’autant plus violente qu’on ne la voit pas venir!) qui scotche les tatanes au planché.
Avec ses faux airs de gentil minet, mi-niais, ce crooner de Willy rentre d’emblée dans le lard, et assène 12 aller-retours carabinés dont on parlera sans doute encore dans 10 ans.
Recensant 12 titres de moins de 3 minutes aux mélodies accrocheuses, entraînantes et surprenantes, aux instrus faussement crasseuses et vraiment tirées à quatre épingles, aux arrangements ingénieux et audacieux, Here’s Willy Moon nous fait pénétrer dans la moiteur, la sensualité et l’électricité primitive du rock’n'roll du bon vieux temps.
Parmi cette collection de pépites archi tubesques et calibrées pour la FM, les titres “Railroad Track”, “I Wanna Be Your Man”, “Working For The Company”, “Shaking’”, et la reprise du classique vintage, “I Put A Spell On You”, sont (en toute subjectivité) les points culminants de l’album, avec une mention spéciale pour le titre instrumental, “Murder Ballad”, qui clôt l’opus sur une ambiance noire mais néanmoins lumineuse.
Détonnant et percutant, ce disque est un trip revival qui interpelle et ensorcelle.. un MUST HAVE, ni plus ni moins.