Jay-Z

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Def Jam
Sortie : Juillet 2013

Quatre ans après l’offensive collective de The Blueprint 3. Frontal, Jay-Z revient en guerrier solitaire avec Magna Carta… Holy Grail. Plus remonté que jamais, le rappeur New-Yorkais ne mâche pas ses mots et ne bride pas son flow, tout en prenant bien soin d’éviter de s’échouer sur l’écueil du sarcasme mesquin, des rimes faciles et des productions surfaites, clinquantes et hyper prévisibles.

Sur le nouvel opus de Jay-Z, Magna Carta… Holy Grail, les directions msicales s’éparpillent pour mieux se regrouper en un ensemble harmonieux et bien ficelé.
Le son se fait jazzy avec “Somewhereinamerica”, de loin le meilleur morceau de l’album, réalisé par Hit-Boy, Darhyl Camper Jr. et Mike Dean ; massif sur un interlude infernal produit par Swizz Beatz (”Versus”), au potentiel renversant ; malin et efficace en surfant sur des références monumentales, avec les samples ou citations de My Downfall de Notorious B.I.G. plaqué sur Jay-Z Blue pour un moment haletant, de “Smells Like Teen Spirit” de Nirvana (”Holy Grail”), habillé par la voix d’un Justin Timberlake glorifié, et de “Losing My Religion” de R.E.M. (”Heaven”)…
Dans tous ces registres musicaux, toutes ces manipulations, Jay-Z s’en tire avec brio. Techniquement, le rappeur s’offre la perfection, donne des leçons de flow, sans mot en trop ni parole trébuchante, qu’il soit accompagné par sa compagne Beyoncé, Rick Ross, Nas ou Franck Ocean. La piste caribéenne “BBC” confirmera cette règle : produite par Pharrell Williams, dont c’est définitivement l’année, et Timbaland, présent dans les crédits sur la quasi-totalité du disque, elle démontre ardemment le niveau du maître, quelle que soit la vitesse d’exécution des instrumentaux.