Superchunk

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Merge Records/Differ-Ant
Sortie : Août 2013

Le groupe indie emblématique de l’alt-rock US des années 90, Superchunk, est de retour avec un dixième album studio corrosif, dark et plus mature que jamais. Avec I Hate Music, le quatuor démontre une nouvelle fois son savoir-faire, son ingéniosité et sa virtuosité à élaborer des hymnes rock implacables… Non que l’on en doutait, bien sûr !

Contrairement à ce que le titre de l’opus affirme, les Superchunk ne détestent pas la musique, loin s’en faut.. on n’y avait d’ailleurs pas cru une seconde ! Et pour les plus suspicieux d’entre vous, une seule écoute de l’album suffira à dissiper tous vos doutes. Ceux qui les connaissent le savent, les quatre comparses de Caroline du Nord font de la musique avec leurs tripes et tout leur coeur depuis plus de deux décennies, ils kiffent un max les zicos (ce n’est pas pour rien qu’ils sont les bosses du label Merge, et donc les heureux producteurs d’Arcade Fire, entre autres) et ils révèrent trop cette forme d’art pour ne pas l’aimer de façon inconditionnelle et irrévocable. Autant dire qu’il n’est pas question de remettre tout cela en question aujourd’hui !!
En faisant tourner ce nouvel album, I Hate Music, on comprend vite que Superchunk déteste moins la musique que l’idée de ne pas/plus pouvoir en faire. L’album, certes fort moins enjoué que tous les précédents, est principalement axé autour du thème de la perte d’un être cher.. en l’occurrence (ici), le réalisateur et ami du groupe, David Doernberg, emporté l’année dernière par un cancer. Son décès, et surtout son absence, se retrouve imprimée en filigrane tout au long du disque, à tel point que l’opus est quasiment un “album concept” sur la façon de surmonter la disparition d’un être aimé.. ou plutôt la façon d’échouer à surmonter la disparition d’un être aimé. S’attendre à voir cette bouille familière dans un bar habituel, avant de réaliser que l’on ne le reverra plus jamais le visage de cet ami… le groupe exprime ce sentiment de perte et de vide avec une puissance pleine de fragilité et une joie pleine de félures qui ne peuvent que transpercer le coeur et raisonner dans l’âme de tous ceux qui sont passés par cette épreuve.
Sombre et lumineux à la fois..