En vue de leur soirée à la Machine du Moulin Rouge (Paris) ce vendredi soir, on est allé rencontrer les deux protagonistes qui tirent les ficelles du label parisien ClekClekBoom. C’est dans un café du 11è arrondissement que Jonathan Chaoul et Adrien ont répondu à nos questions, et avec le sourire !
BETC Music – Si vous pouviez capturer une photo de Clekclekboom maintenant, ca ressemblerait à quoi ?
Jonathan Chaoul : Je pense qu’on est dans une progression, le label a deux ans, il y a quand même une quinzaine de sorties. Des artistes qui se cherchaient, d’autres plus confirmés. On a trouvé une cohérence musicale et artistique qui commence à bien fonctionner.
Adrien Boo : On commence à être satisfait tout en restant exigeant. On va pouvoir commencer a s’amuser vraiment. Les regards ont bien évolué, les gens qui nous suivent sont différents, il y a un public qu’on avait pas avant, peut être un peu plus techno et c’est une direction qui est voulu depuis le départ. Clekclek c’est un label qui se veut fédérateur de plusieurs scènes, de plusieurs influences.
Jonathan Chaoul : On est jamais coincé dans un style précis, on a réussi à trouver une cohérence, a affiner cette volonté de regrouper toutes ces influences.
BETC Music – Qui fait quoi chez ClekClekBoom?
Jonathan : C’est un label, donc des gens qui travaillent. Boo et moi même nous occupons de la partie opérationnelle. En terme artistique on est très attentif et on s’écoute tous, que ce soit les gens ou les artistes. Concrètement, on peux dire que c’est French Fries qui s’occupe de la DA mais il y a toujours une intention générale. Il mixe les tracks, sauf pour Jean Nipon et Chaos. Tout fonctionne sur l’échange.
Adrien Boo : Il faut parfois prendre des décisions mais il faut les prendre ensemble. Il y a de grandes différences dans l’âge au sein de Clek Clek Boom et quand toutes ces générations sont d’accord autour du projet, on se dit que la décision est UNANIME et on y va.
Jonathan : Adrien s’occupe du graphisme, French Fries mixe les tracks … Quand il y a nouveau projet, il faut que tout le monde adhère. French Fries arrive avec quelque chose qui est censé faire l’unanimité. C’est quelqu’un qui a un gout certain musicalement, on espère que ça se ressent dans les sorties du label.
BETC Music – Avant la musique vous faisiez quoi ?
Jonathan : J’ai toujours fait de la musique, j’ai commencé à 15 ans. En 2002-2003, j’ai signé chez Virgin avec un groupe mais j’ai toujours été dans le son. Organiser quelques soirées, mixer de la house, c’est mon univers depuis un bon nombre d’années maintenant.
Boo : Ce qu’il faut souligner, c’est qu’on se connait depuis 22 ans, on a toujours évolué en parallèle. Moi j’ai fait une école d’art graphique. Vers 15 ans j’étais aux platines. J’étais dans la Jungle et la Drum N Bass, j’avais une émission de radio, j’écrivais dans les fanzines / magazines. A un moment donné j’ai eu la possibilité de jouer un plus large panel de musique car je suis un collectionneur de disques. Au fur et a mesure, la musique a prit le pas sur le graphisme. Si aujourd’hui on me demande comment je gagne ma vie, c’est plus avec la musique mais mon goût pour le graphisme n’est pas passé à la trappe puisque je l’applique au label ou sur des projets plus personnels.
BETC Music – Vous avez signé de nouveaux artistes sur le label. On parle bien sûr de NSDOS et Aethority. A quel moment vous avez tilté ?
Jonathan Chaoul : Cela arrive souvent que ce soit des potes de potes, avec les studios de Clek Clek, il y a des gens qui passent souvent. Avec NSDOS, on a vraiment accroché, on les a écouté en live.
On a commencé à se fréquenter, ils ont travaillé avec French Frieset puis on était chaud, les mecs sont sympas, brillant, curieux. On parlait de comment fonctionne ClekClekBoom et ça marche beaucoup sur le rapport humain. C’est l’amitié qui nous lie, on se connaît pour certains depuis plus de 20 ans, on connait French Fries depuis très longtemps et tous les autres c’est un peu la même chose. On les connaît tous bien, NS-DOS il y a eu ce facteur humain en plus du facteur musical. Ca s’est fait naturellement, leur premier EP sortira en Octobre.
Aethority, c’est mon projet avec Mattias Mimoun, j’ai toujours bossé avec des gens. Mattias je le connaissais depuis longtemps, il a un background de pianiste et je l’ai appelé un jour pour un problème d’harmonie. On a passé un après-midi, on s’est dit « cool » et on a commencé à travailler, on a a fait une track, deux tracks et voilà.
BETC Music – C’est une volonté de votre part d’agrandir la famille ou vous jouez sur le coup de cœur ?
Jonathan : Dans un premier temps on accroche sur la musique. Tu t’entends bien avec les gens, tu aimes leur son donc au fur et a mesure les choses se font. Pour un label c’est important des nouvelles signatures mais on ne prévoit pas de quota dans l’année.
Adrien Boo : Ca part souvent d’un feeling musical, évidemment c’est lié avec l’humain aussi. Le terme famille résume bien tout ça. Ca va au delà de la musique, on ne pourrait pas avoir des gens avec qui on ne s’entend pas humainement. On est très souvent ensemble, tout le monde est plus ou moins investi, tu ne peux pas prendre une personne humainement pénible car c’est quelqu’un que tu vas voir tout le temps ! Par la force des choses, ce sont des gens avec qui on se lie d’amitié, ça ne peut se passer que comme cela.
BETC Music – Mais c’est qui l’enfant roi chez ClekClekBoom ?
Jonathan : Il n’y a pas d’enfant roi. Il y en a qui sont plus avancés que d’autres en terme d’expérience mais il n’y a pas de problème d’ego. Tous les intervenant de ClekClekBoom sont très attentifs aux autres, on est tous à l’écoute. Ca marche de tous les côtés.
Chaque artiste a sa place, une raison d’être au sein du label, nous avons de l’estime pour chacun d’eux et ce sont de vrais bosseurs. Pour exemple, French Fries travaille 8h par jour, sans exception en plus des dates. Si on est là aujourd’hui, c’est aussi parce que l’on a tous beaucoup bossé mais il faut encore aller plus loin pour peaufiner et c’est aussi notre leitmotiv.
BETC Music – Vous invitez Laurent Garnier à la Machine ce soir. Comment est-ce que vous l’avez approché, comment il a réagi ?
Jonathan : On s’est croisé, et puis on était déjà en contact parce qu’on lui envoyait nos promos. Il nous a cité dans certaines interviews en disant qu’on était l’un de ses labels préférés. On lui a tout simplement proposé, il a accepté. Il est content de cette invitation. On se parle assez régulièrement depuis quelques mois. Il m’a envoyé un message de New York pour me dire qu’il avait hâte de jouer ce soir à la Machine, il dit que ca va tuer ! C’est le résultat du taff qu’on fait. Si tu bosses il y a des choses qui se passent pas la suite. Il faut être exigeant sur les sorties, le graphisme, le son, il faut faire des vinyles … Tout ca c’est du taff !
BETC Music – Du coup Laurent Garnier bientôt signé chez ClekClekBoom c’est ca ?
Du coup Laurent Garnier on boit un coup demain (sourire) après je sais pas, j’en sais rien, t’as qu’à lui demander !
BETC Music – Est-ce qu’on peut dire queCleckClekBoom c’est Paris?
Est-ce que ClekClekbBoom c’est Paris ??? C’est une belle question. Ouais c’est Paris parce qu’on est tous parisiens. Après on fait pas de la musique pour Paris, on fait de la musique pour le monde. Moi je fais pas de la musique pour le gars qui habite dans ma rue je fais de la musique pour moi, pour mes potes, pour le gars que je connais pas. C’est pas forcément Paris, ca peut être pour des gars à l’étranger. Etrangement on a une bonne base de follwers à Paris, en France mais on est plus suivi à l’étranger, ce qui est assez surprenant. Et puis on a cette compile Paris Club Music, ca dit un peu d’où on vient…
BETC Music – Une Paris Club Music Volume.2 l’année prochaine ? Toujours avec la famille ?
Jonathan : Bien sur ! On réunit la famille, c’est aussi le but de la compile. Le nom représente aussi bien le contenu que le contenant.
Adrien : Les artistes pour la plupart sont originaires de Paris et on veut faire rayonner cette chose là. Par la force des choses, c’est un produit parisien. Mais on ne vise pas une compétition régionale. On n’y réfléchit même pas. Nous sommes attiré par une certaine esthétique et c’est qu’on défend, nous n’avons pas de rivalités régionale avec qui que ce soit.
Jonathan : Il y a la compilation Paris Club Music l’année prochaine mais il y aussi l’album de French Fries dont on a peu parlé encore parce qu’on bossait dessus mais ca va arriver en février. C’est un gros challenge. C’est la prochaine grosse étape pour le label. Ce sera la première fois qu’on sort l’album d’un artiste. On a toujours sorti des maxi. La compilation on peut éventuellement la considérer comme un album parce qu’il y a un cd exclusif mais l’album d’un artiste c’est une vraie histoire et il va y avoir beaucoup de taff. Avant le prochain PCM 2 il y a «l’album de French Fries». On va essayer d’aller un petit peu plus loin, de faire des vidéos pour accompagner ce projet, encore de nouvelles étapes qui se mettent en place. Et je devrais pas dire ca mais l’album est très très fat (sourire),
BETC Music – A quand les premiers extraits ?
Jonathan : On a déjà joué quelques tracks ! Et puis par exemple dans le Boomcast c’est possible d’entendre des exclus sur les sets et évidemment à la Machine ils vont en jouer quelques-unes. Ca commence à tourner.
Adrien : Officiellement il y a un extrait d’album sous forme de sampler en novembre en maxi quoi, 2 titre de l’album. Je pense que ca va surprendre encore pas mal de gens.
BETC Music -Est-ce que vous avez d’autres infos un peu secrètes et croustillantes à offrir ?
Jonathan Chaoul : Tout sera dévoilé au moment le plus opportun. Après il faut savoir qu’il y aura aussi les deux ans du label l’année prochaine donc on pense essayer de faire quelque chose de surprenant. Bien évidemment je conseille aux gens de venir ce soir à la Machine parce que pour le set Garnier et le live de NSDOS vont être incroyable. On a commencé à bosser sur la scénographie. La je m’adresse aux spécialistes ca va être surprenant en terme d’habillage, de lumière et de son.