Goldfrapp

Publié le 25 septembre 2013 par Zikaddict


Mute Records
Sortie : Septembre 2013

Après le commercial et linéaire, Head First, Alison Goldfrapp et Will Gregory ont complètement (re)changé leur fusil d’épaule avec le nébuleux, Tales of Us.
Au bout de deux ans à façonner l’album dans l’isolement familier du studio de Bristol, le sixième volet de leur impeccable discographie est d’une noirceur hypnnotique et insolente.

Les amateurs de la première heure seront ravis ! Non seulement parce qu’Alisson Goldfrapp et sa musique n’ont pas pris une ride (!!), mais aussi, et surtout, parce que son dernier album renoue avec le côté onirico-bizarroïde et “Lynchien” de sa première galette, Felt Mountain.
Loin de la palette sonore des machines à tubes de Strict Machine et Ooh La La, largement fondés sur les pulsations de l’euro-disco fétichiste et les extravagances du glam, la dernière mouture en date, Tales of Us, est en partie le revers de cette médaille (d’or). “Je suis de plus en plus attirée par l’intimité et la simplicité de la voix et de la guitare. (…) et je m’intéresse à l’horreur psychologique..”, explique à ce propos l’intéressée. Simplicité et noirceur sont donc au programme !
Entre le titre “Clowns” et ses mélodies torturées et tortueuses, le vibrant “Thea” narrant l’histoire d’un couple illégitime décidé à assassiner la femme du mari infidèle, “Laurel” qui raconte le parcours d’une jeune “wanna-be” actrice qui couche pour grimper les échelons de la gloire hollywoodienne et finit par réaliser que son petit ami est un meurtrier, ou encore “Clay” qui parle de deux hommes qui se sont rencontrés pendant la guerre ; Tales of Us nous offre un casting de personnages sensuels et débauchés, une fresque humaine secouée d’histoires d’amour contrarié, de suspense, de contes de fées dégligués et légendes contemporaines hallucinantes délivré sur des nappes de pop délicatement conçues par Miss Gold(en)frapp et d’accompagnements somptueusement ciselés par Willy, son acolyte de toujours.
Bienvenue dans les univers cinématiques et habités de l’extravangante (aux) anglaise(s) péroxidée(s).