Daniel avery – interview

Publié le 09 octobre 2013 par Betcmusic @betcmusic


Produisais-tu avant de sortir officiellement des sons ?
Oui, mon projet antérieur était je pense quelque chose de différent, où j’osais faire d’autre chose, des choses complètement différentes de ce que je fais aujourd’hui.
J’ai commencé à produire des sons dans ma chambre assez naturellement, Stop making Me était réellement mon premier projet, « my first band ».
Depuis combien de temps produis-tu ?
Probablement depuis 5 ans, sûrement plus longtemps, j’ai toujours eu cette envie de produire, je faisais des essais dans ma petite chambre. Mais j’ai commencé à m’y mettre très sérieusement il y a trois ans environ.
Et comment en es-tu venu à la musique ?
Je n’avais aucun plan pour devenir artiste, je ne m’étais pas préparé à ça. Ce n’est quelque chose que j’avais planifié, j’ai toujours aimé le son comme une part intégrante de ma vie ; une passion totale.
Ce qui s’est passé c’est que j’allais beaucoup dans un club pas loin de là où je vivais et je me suis mis à écouter de la musique électronique car ce n’était pas du tout le cas avant. Puis un jour, je suis allé chez un disquaire et le mec qui travaillait là était justement le résident du club, il avait besoin d’un mec pour faire le warm-up et je savais que je voulais le faire, que ce serait cool. J’avais 18 ans et j’ai été accepté, à partir du moment où j’ai été derrière les platines, j’ai su que c’était ça, que j’étais vraiment à ma place. La production est venue seulement après, je me considère vraiment comme un DJ plus qu’un producteur.

Et ta ville natale, as tu étais bercée à la musique électronique là-bas ?
Non, absolument pas. Ce qu’on entendait là-bas était de mauvaise qualité. C’était comme voir des groupes qui jouaient pour des mariages, c’était assez horrible.
On entendait de la mauvaise danse music, des tubes pourris et si quelqu’un me demandait si à 13 ans j’aimais la danse music ou la musique électronique je répondrais sûrement que non. Puis au fur et à mesure, j’ai commencé à découvrir des artistes de qualité comme Erol Alkan qui m’a ouvert des portes et les yeux et j’ai réalisé que la musique électronique pouvait être incroyable. Si j’étais né des années plus tôt j’aurais vécu la grande époque de l’acid house qui était partout en Angleterre mais dommage je n’étais pas encore là.
Mais tu es tout de même très influencé par cette acid house et musique UK ?
Oui c’est vrai. Je suis extrêmement sensible à ce genre de musique. J’aime la manière de casser les codes, pas de lois précises et la chose que j’apprécie le plus c’est que c’est un mélange de psychédélique, de choses étranges. Tous mes morceaux préférés ont justement ce mélange parfait.
Et dans tout ça, as-tu un producteur favori dans l’acid-house ?
Oh, c’est compliqué puisqu’il y en a énormément. Je pense qu’un son comme Voodoo de A Guy Called Gerald c’est à peu près tout ce que j’aime. C’est réellement psychédélique, c’est un son où tu peux vraiment te perdre complètement. J’ai fait plusieurs tracks en m’inspirant de cette chanson.

Et toi, comment décrirais-tu tu les productions ? Acid Music du XXI même siècle ?
J’aime bien ça ! Je ne sais pas trop, quand les gens me demandent, je leur réponds souvent que c’est un mélange de techno et d’acide mais je pense qu’il y a un peu de mélange de tout dans ma musique. Du psychédélique, de l’acide bien sûr, de la guitare aussi, noise music. Je ne pense donc pas avoir une description précise mais plus toute une panoplie de styles que j’aime exploiter.
Tu as sorti des EP sur des labels différents, est ce que c’est important pour toi de changer ?
Ho je ne sais pas, c’est vrai que j’ai signé sur plusieurs labels mais depuis que je suis chez Phantasy, je me sens vraiment chez moi. Je pense que j’ai vraiment trouvé ma maison pour plusieurs raisons. Une des raisons principales étant qu’Erol Alkan a été un des premiers à me soutenir et que j’ai côtoyé.
Quand est-ce que tu as rencontré Erol pour la première fois ?
J’etais dans un club à Londres pour le voir car il était mon DJ favori. Nous sommes venu avec des amis et je ne sais plus trop comment la rencontre s’est faite mais nous sommes devenu amis. J’aime énormément son label avec beaucoup de sorties qui ont tous le psychédélique en commun et c’est aussi pour ça que je me sens vraiment bien chez eux. Je suis très heureux que mon premier album sorte chez Phantasy et je pense que je vais y rester.
Peux-tu nous parler du premier show que tu as vu en musique électronique ?
Même si je n’étais pas fan de musique électronique quand j’étais adolescent, je me souviens de quand j’avais 10 ans j’aimais énormément The Prodigy. Et ce fût mon premier concert, c’est mon père qui m’a emmené les voir et ce fût une expérience formidable. Je ne comprenais sûrement pas tout le sens de leur musique mais c’était intense.

Parlons un peu de cet album, combien de temps cela t’a pris pour le produire ?
Je dirais en tout, environ un an. Ce qui s’est passé c’est que j’ai produit un titre très acide et je l’ai donné à Erol pour qu’il le joue un soir où il mixait à Londres. C’était le son « Drone Logic » et il m’a appelé le lendemain en me disant que c’était le plus fou qu’il ait joué dans la soirée. Puis il m’a dit tout simplement que c’était le moment de commencer à travailler sur un album et les choses ont commencé. Et que ce soit Erol qui me le dise ce fût extraordinaire et je savais aussi que j’avais une bonne base pour commencer.

Et est-ce que cela fût compliqué de composer cet album ?
J’ai vraiment apprécié l’exercice, je n’ai pas réussi à y voir de difficultés car j’étais vraiment à fond dedans. Ce qui m’a aidé, c’est que je mixais beaucoup en même temps et j’ai pu essayer mes morceaux au fur et à mesure. Ce qui est génial, c’est que j’ai pu essayer toutes les tracks plusieurs fois dans des lieux différents et cela m’a réellement aidé.
C’est donc un album pour le club ?
Oui je pense sincèrement que cet album est fait pour tourner en club même s’il y a énormément d’influences qui ne proviennent pas de la musique club. Je voulais surtout que mon album soit une représentation de ce que j’avais pu faire sur toute ma carrière et mon activité principale étant DJ ; je voulais que les productions puissent être jouées par des djs’.