Il a la basse qui le démange, alors il gratte un p’tit peu… Et puis il compose, il arrange, il mixe et produit aussi un peu tout, parce qu’en fait, ça le gratte de partout, ce “friction freak” de Lenox ! Le résultat de ses démangeaisons compulsives est une double gifle, un aller-retour musical (l’aller dans le fond et le retour pour la forme) du genre Tac O Tac ; un pro au grattage et le gros lot au tirage ! Bref, un sans faute intégral, ni plus ni moins.
On ne va pas se répandre en compliments et refaire ici l’apologie de l’album Opening Act, de Sebastien Jasinski, a.k.a Lenox. Si cela vous intéresse (et OUI, cela vous intéresse, c’est juste que vous ne le savez peut-être pas encore), vous êtes vivement invités à lire la chronique du disque (en cliquant sur le titre du disque, donc).
D’ici-là, nous vous proposons de faire plus ample connaissance avec le talentueux auteur de l’album de l’année, ni plus ni moins, donc.
Question : Tout d’abord, pour ceux qui ne te connaissent pas, peux-tu te présenter et résumer ton parcours de musicien ?
Lenox : Je suis né à Bruxelles et j’ai grandi entre la France et la Belgique. Ma mère m’a offert une basse pour mes 14 ans, j’étais fasciné par la beauté de l’instrument et par la rondeur du son. Je ne la quittais jamais… Par la suite, j’ai commencé des études musicales au Jazz Studio à Anvers, puis à Boston, au Berklee College of Music, où j’ai passé 4 ans. Je voulais découvrir les secrets du groove et sérieusement améliorer mon jeu et mes connaissances. J’y ai aussi découvert les bases de la production musical. Aujourd’hui, j’habite à Paris.
Question : Quelles sont tes plus importantes influences musicales ?
Lenox : Le jazz-hip hop-reggae-funk
Question : Quel artiste (ou groupe) t’a donné envie de monter un groupe ?
Lenox : Miles Davis
Question : Quel est ton dernier coup de coeur musical ?
Lenox : Volcano Choir, l’album Repave
Question : Le dernier disque que tu aies acheté ?
Lenox : Past and Present de Moby
Question : Comment décris-tu ta musique aux amis de tes parents ?
Lenox : Ma musique est le résultat du mélange des styles que j’affectionne avec ma petite touche perso.
Question : Comment décris-tu ta musique aux amateurs de hip hop ?
Lenox : Je fais de la musique “main stream”.
Question : Peux-tu nous dire deux mots sur tes guests ; Ben Mazué, PA, Akil The MC, Spectre, Bessa et Igit ?
Lenox : Ben Mazué est un chanteur de la scène parisienne et un de mes proches. PA et Igit, un duo que j’affectionne et que j’ai eu la chance de croiser pendant la production de mon disque. Akil the MC est un des rappeurs du groupe Jurassic 5, une légende dans le milieu hip-hop US. J’ai pu le rencontrer à Londres lors d’une de ses tournées. Je cherchais quelqu’un de mûr, de sage, pour me donner sa vision du rap. Le courant est passé tout de suite. Spectre est un jeune rappeur londonien très talentueux, la collab a été un vrai bonheur.
Question : Peux-tu nous parler de la collaboration avec Gift Of Gab sur le titre “Lenox Party” ? Comment l’as-tu rencontré, comment s’est déroulé l’enregistrement du morceau ?
Lenox : Mon manager de l’époque nous a mis en contact et nous avons rapidement commencé à bosser sur un titre. Je n’arrivais pas à obtenir ce que je voulais à distance. Du coup j’ai profité d’une de ses venues à Paris pour réserver un studio et faire une séance. Son rap sur “Lenox Party” est une pure impro live !!! Authentique !!
Question : Tu as produit et arrangé toi-même tous (ou presque) les morceaux de l’album… es-tu une sorte de “control freak” ? Cela à dû te prendre un temps infini ?!
Lenox : Cela s’est fait très naturellement, titres après titres. Être seul décisionnaire permet d’avancer à son rythme et de ne pas faire de concessions. C’était le fondement de ma démarche, faire mon son, sans concessions, et en faisant participer les musiciens que j’aime. Cela m’a en effet pris un temps infini et toutes mes économies pendant plusieurs années. Aujourd’hui j’ai bien optimisé mon processus de production.
Question : Y’a t-il un titre de l’album qui t’a particulièrement donné du fil à retordre ?
Lenox : “Toy Boy” a été le plus compliqué à réaliser, à arranger, pourquoi …je n’en sais rien. Heureusement il y a une part incontrôlable dans ce métier. Grâce à l’aide précieuse et au talent de Maurin Zahnd, producteur et compositeur, nous avons pu franchir tous les obstacles et parvenir au résultat actuel. Je n’y serais pas arrivé sans lui.
Question : Faisons un petit portrait chinois de l’album ! Si l’album était une rue/boulevard/avenue ?
Lenox : Lenox Avenue.
Question : Si l’album était une pièce de la maison ?
Lenox : Le grenier, où on trouve plein de trésors pour les enfants.
Question : Si l’album était un cocktail ?
Lenox : Pina collada.
Question : Si l’album était un plat ?
Lenox : Un mezze grecque.
Question : Si l’album était un film ?
Lenox : “Little big man“, l’histoire d’un mec banal à qui il arrive une histoire extraordinaire.
Question : Si l’album était un vêtement ?
Lenox : Un maillot de bain.
Question : Si l’album était l’un des quatre éléments ?
Lenox : La terre.
Question : Si l’album était un lieu ?
Lenox : J’associerais toujours ce disque à ma chambre de bonne de l’époque dont le sol était recouvert de câbles, d’amplis, d’instruments et dont les fenêtres donnaient sur les toits de Paris… Super souvenirs !
Question : Si l’album était un mot ?
Lenox : Groove.