III, l’album de nÄo est d’autant plus multifacettes qu’il est marqué du sceau numérique de la trinité. Troisième album du trio, et pour autant le premier à avoir été composé véritablement à trois, cet opus est un lien fort entre filiation et rupture.
Évolution logique du groupe et de son univers, on y retrouve en effet les influences musicales déjà assumées des Nine Inch Nails ou 65daysofstatic, autant que celles – cinématographiques – des films sombres et froids de réalisateurs comme Darren Aronofsky.
Le son de ce troisième album se niche entre l’organique et le digital, entre cristal et charbon : les volutes des notes électroniques, claires et légères dansent au-dessus des puissances minérales et vibratoires des guitares saturées hurlant sous les coups féroces de la batterie.
Composé en espace clos, contrairement au précédent qui avait vécu à la chaleur de la scène avant d’être enregistré, III diffuse bien sûr les ambiances orageuses et mouvantes propres au groupe. Mais le noir s’est fait plus intense, plus complexe, à l’image des chemins plus indus et rock qu’emprunte la musique, laissant sous ses semelles le côté electronica des premiers disques.
III c’est finalement la percée schizophrène d’une triple personnalité au sein d’un même élément. Trois sensibilités complémentaires, cohabitant entre amour et haine, participant de façon quasi mystique à la même essence, de façon pourtant distincte.