Les Ogres de Barback

Vous m’emmerdez !

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Irfan
Sortie : Mars 2014

Vingt ans, ça se fête ! Les Ogres de Barback ont commencé leur aventure en 1994, et pour fêter l’anniversaire symbolique de la barre des 20 ans, ils avaient d’abord pensé ne rien faire, ou alors peut-être une compilation d’inédits et de raretés. Tout compte fait, c’est avec Vous m’emmerdez !, un album aux titres tout nouveaux, tout beaux, qu’ils soufflent les bougies de leur énième anniversaire.

Suite à un road-trip de quelques mois (avec femme et enfants) aux US, Fred est revenu avec dix textes qui, ajoutés à quelques chansons que les Ogres chantent depuis peu en concert, vont constituer la matière de leur huitième album studio, Vous m’emmerdez !. Et, comme par “hasard”, « c’est un peu le résumé de ce qu’on est depuis vingt ans », comme le note Alice.
Il y a vingt ans, Sam a dix-neuf ans, Fred, dix-huit, les jumelles, quinze, et leurs premières chansons disent déjà la révolte (leur manière de faire de la chanson était même une révolution), l’ironie qui égratigne et la poésie comme fil conducteur, collés sur des instruments qui sortent de l’odinaire : accordéon, violon, flûte, tuba, violoncelle, clarinette…
C’était le début d’une aventure hors norme dans la musique en France (ils sont indépendants, autonomes, autogérés !).
Les vingt ans d’histoire des Ogres sont semés d’aventures folles, et voici que, pour la tournée soutenant la sortie du nouvel opus, ils partent avec Eyo’nlé (fanfare béninoise rencontrée il y a quelques années et que l’on entend aussi sur la nouvelle chanson “Sacré fils”, en compagnie du groupe Lo’Jo). Une rencontre féconde de plus… Et ce n’est pas non plus un hasard si Christian Olivier des Têtes Raides s’est incrusté sur le duo de la chanson “Crache”.
Les Ogres conservent aussi leur saveur “Est-européenne” en reprenant le traditionnel “Amarisi Amari” avec le chanteur rom roumain, Gavrish Borki. Et ils ne cachent toujours pas leurs admirations : “Pages de ma vie” rend hommage au chanteur Allain Leprest, et l’album se clôt avec “Ma guinguette préférée”, référence au bistrot préféré de Renaud.
Passant en revue leurs influences rock, rap et électro, Les Ogres de Barback livrent un album enraciné dans la “chanson française” aux sonorités acoustiques, et ils retrouvent la gouaille poétique de la tradition “Brassens-Renaud” qui nous avait tant séduits à leurs débuts.
Quelques chansons goutent aux délices de l’épicurisme ou de la nostalgie introspective, comme “Pages de ma vie”, “À cœur battant” ou “Coups d’poids dans la gueule”. Leur engagement est par ailleurs toujours aussi protéiforme.. de la farce au réalisme, les Ogres offrent une fois de plus des chansons qui s’accrochent à la mémoire et enchantent le cœur, tout en remuant parfois aussi le couteau dans la plaie.
C’est peut-être pourquoi cela tient si bien et si fort depuis vingt ans chez les Ogres de Barback.. être semblables dans la vie à ce qu’ils sont dans leurs chansons, être plus frères et sœurs qu’ils ne se proclament artistes, rester dans le réel et rester vrais.