Manifeste urbain
Adam Turner (alias Beat Assailant) est l’exemple parfait du “rappeur urbain” (au sens propre comme figuré du terme), du gars toujours au taquet, dans la vie comme dans la zik. Il compose vite, enregistre en 2/2, et a répondu à toutes nos questions en 20 minutes chrono ! Si la “City Never Sleeps“, c’est sûrement parce qu’”Adam never rests” !
A l’instar du parcours du MC d’Atlanta (installé à Paname depuis plusieurs années), l’album City Never Sleeps sent bon l’asphalte, les pots d’échappements et l’agitation quasi inhumaine des grandes villes. L’assaillant du beat nous plonge dans des atmosphères urbaines sombres, racées et congestionnées, et évoque au fil des 10 titres, la pression, la solitude et l’anonymat dans lesquels les grandes villes enterrent les individus.
Question : Cela fait tout juste deux ans depuis la sortie de l’album, B, qui lui-même était sorti 2 ans après Rhyme Space Continuum.. il semblerait que tu aies un rythme de travail assez soutenu et régulier.. Tu composes en permanence ou un peu tous les jours ?
Beat Assailant : Non je ne travaille pas tout le temps, par contre je travaille vite !
Question : Le processus de création (aux niveaux de l’écriture des lyrics et la composition de la musique) de cet album a-t-il été similaire ou différent que pour les précédents albums ?
B.A. : Cette fois ça a été un peu différent car Nico Gueguen a produit et mixé quasiment l’intégralité de l’album, sauf le titre “Run” qui a été produit par Montmartre.
Question : City Never Sleeps est une « épopée urbaine » qui raconte l’histoire d’un jeune homme qui doit choisir entre la tentation de l’argent facile et la poursuite ardue de ses rêves.. on suit son évolution dans « la jungle urbaine » tout au long de l’album. Comment est née l’idée de ce « concept album » ?
B.A. : En fait je voulais juste raconter une hstoire cette fois-ci. D’habitude j’écris à propos de ce que je ressens sur le moment ou ce que je suis en train de vivre, mais sur cet album j’ai voulu creuser une idée à fond, aller jusqu’au bout.
Question : Quel est le point de départ qui t’a inspiré cette histoire ?
B.A. : Je ne sais pas vraiment.. c’est beaucoup basé sur mes expériences de “citadin”… j’ai grandi et vécu en ville depuis que je suis gamin.
Question : A quel point l’histoire de ce jeune homme ressemble t-elle à la tienne ? (à combien de % cette histoire est autobiographique ?)
B.A. : Je ne sais pas vraiment.. Je dirais au moins la moitié. L’autre moitié est inpirée de la vie d’autres personnes et d’histoires que j’ai entendues.
Question : Dans l’album, tu dresses un portrait assez dark de l’univers urbain.. est-ce de cette façon que tu vois la ville ?
B.A. : : Bah.. en fait ce n’est pas si dark que ça. J’aimerais croire que cet album offre aussi un peu d’espoir. L’idée est de montrer que même si les temps semblent difficiles, on peut toujours s’en sortir si l’on travaille dur et que l’on reste vrais avec soi-même.
Question : Pour tes précédents albums tu avais souvent fait appel à différents producteurs, mais pour celui-ci tu as uniquement travaillé avec ton claviériste et compagnon de longue date, Nicolas Gueguen. Est-ce un choix artistique intentionnel ou juste pour une question de simplicité ?
B.A. : Je connais Nico depuis super longtemps, et après avoir écouter son boulot avec “UNION”, je voulais vraiment faire cet album avec lui.
Question : Est-ce que le fait de travailler de cette façon (« en famille ») a eu un impact sur les vibes de l’album ?
B.A. : En fait, juste l’idée de travailler avec un seul producteur qui te connait sur le bout des doigts aide énormément à créer un environnement musical cohérent, taillé sur mesure et complètement accord avec ce que j’aime.
Question : Il n’y a qu’un seul featuring sur cet album, Ben L’oncle Soul sur le titre, “One Wish”. Pourquoi lui ? Et quelle est la genèse de ce titre ?
B.A. : Ben est un ami et un grand artiste. Pendant que nous bossions sur cet album, je lui ai fait écouter quelques démos some de “City Never Sleeps” et il est tombé amoureux du titre “One Wish”. Il est donc venu en studio et a tué le titre !
Question : Y a t-il eu un titre particulièrement difficile à mettre en boîte ?
B.A. : Seulement les titres qui n’ont pas été retenus pour la tracklist finale.
Question : Faisons un portrait chinois de l’album : Si cet album était une rue/place/avenue/boulevard/chemin ?
B.A. : Times Square
Question : Si cet album était une pièce de la maison ?
B.A. : Le salon.
Question : Si cet album était un cocktail ?
B.A. : Old Fashioned
Question : Si cet album était un film ?
B.A. : Heat
Question : Si cet album était un vêtement ?
B.A. : Une veste à capuche noire
Question : Si cet album était un des 4 éléments ?
B.A. : : Le feu
Question : Si cet album était un lieu ?
B.A. : Ta ville
Question : Si cet album était un mot ?
B.A. : “Real”
Question : Quelle est la suite des évènements ?