Quelques mots avec : fragile

Nous avons eu l’occasion de parler avec David Dupuy du groupe fragile, dont l’EP SMILE(S) sortira le 26 mai prochain. Retrouvez l’interview juste en dessous!

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Unis Son : Petite question d’introduction, est-ce que vous pouvez nous parler de votre groupe, qui êtes-vous et d’où venez-vous ?
David : Oui, bien sûr. On n’est pas vraiment un groupe, on se défini plutôt comme étant un projet. On est plutôt un projet, je n’irai pas jusqu’à dire collectif mais on est un projet musical et artistique qui est porté par deux musiciens, moi et Mathieu, mon binôme en fait. Voilà, on est basé à Bordeaux même si on n’est pas originaire de Bordeaux.

US : Pourquoi vous avez enregistré votre EP entre Los Angeles et Bordeaux et comment ça s’est passé ?
D : Alors ça ce sont les rencontres. C’est que, en fait, on a enregistré l’album en grande partie à Perpignan et Bordeaux, dans deux endroits. On a enregistré une partie de l’album dans les studios du chanteur Cali, que notre manageuse à rencontrer par hasard sur un festival sur lequel elle travaillait et elle lui a donné un disque et il nous a rappelé ensuite en disant qu’il aimait beaucoup notre projet. Il nous a proposé ses studios. Et ensuite on a enregistré à Bordeaux parce qu’on est basé à Bordeaux et qu’on est bien implanté ici musicalement et culturellement avec tous les acteurs locaux et qu’on s’y sent bien pour travailler. Ça c’est pour l’enregistrement et par contre pour Los Angeles, c’est le mixage de l’album effectivement. Bon là en l’occurrence c’est de l’EP, mais on y a mixé tout notre album. Ça c’est un choix artistique. L’ingénieur du son avec qui on a enregistré en France a trouvé que notre musique avait une connotation très anglo-saxonne, ou américaine, et il nous a dit que ce serait bien s’il y avait un ingénieur du son qui y apporte vraiment sa couleur, qu’il ne soit pas français pour un petit peu donner de la qualité au projet. Et en fait ça s’est passer extrêmement simplement. Notre manageuse a envoyé un mail à Joe Barresi, donc c’est l’ingénieur du son qui travaille notamment avec Queens Of The Stone Age, qui a fait vraiment de gros, gros projets. Et on en a envoyé aussi à deux ou trois autres, et il a répondu assez rapidement, on lui a envoyé le projet et il a souhaité travaillé avec nous. C’est comme ça que ça s’est fait. On lui a confié les bandes et il a mixé l’album.

US : On vous a déjà comparé à Noir Desir, est-ce que ça vous flatte ou est-ce que ça vous vexe ?
D : Ni l’un, ni l’autre, en fait. On ne porte pas de jugement encore moins de comparaison. On ne fait pas de comparaison. C’est plus propre à chaque artiste de comprendre que le public et les professionnels ont des besoins, parce que ça donne des repères et des mots clés, quelques parts. Mais pourquoi pas tous les autres à ce moment-là. Pourquoi plus Noir Désir qu’un autre. Dès l’instant où on écrit en français et qu’il y a du texte, un peu de verbe, peut-être qu’il peut y avoir Brassens ou Dutronc, voilà. On ne porte pas de jugement. On est ni flatté, ni vexé. J’ai rencontré déjà une partie des musiciens de Noir Désir, dont certains nous aidé sur l’album, Denis Barthe notamment, voilà qui est un ami et connaissance. Et on n’a jamais discuté de Noir Désir quand on travaillait avec ces gens-là.

US : Est-ce qu’il y a des groupes qui vous influencent ?
D : C’est une question difficile… Tout nous influence en fait. Quand je dis que tout nous influence nos textes sont très autobiographique, y a pas vraiment de calcul dans ce qu’on fait. Pour la musique, on fait les choses très simplement. On se met en répétition, on improvise, à deux, à trois, à quatre. On fait des bœufs, on retient les parties qui nous plaisent et puis on part dans certaines directions. C’est très spontané. La partie où on travaille la musique de manière un peu plus directrice, sont les arrangements où on va un peu structurés l’esprit mais sinon tout est fait de manière très spontanée. Ce qui veut dire qu’en fait on ne subit pas d’influence, en se disant qu’on adore cette partie et qu’on veut y ressembler. La musique qui nous inspire n’a aucun rapport avec celle qu’on fait nous, en fait.

US : Vous écoutez quoi en ce moment ?
D : En ce moment, moi personnellement, j’écoute Nina Simone.

US : Est-ce qu’il y a une chanson qui vous insupporte, à la radio ou ailleurs ?
D : Non, pas spécialement. Je réfléchi mais non. Je crois que même une chanson magnifique un nombre de fois trop conséquent à la radio elle peut nous agacée à mon avis. Mais non, j’ai pas de morceau en particulier qui m’insupporte.

US : La plus belle scène sur laquelle vous avez joué c’était où ?
D : La plus belle scène ? Je dirai plutôt le plus beau souvenir… Je sais pas… j’ai un énorme souvenir du festival Chauffer dans la noirceur qui a une programmation et une éthique qui me plait beaucoup. Et c’est agréable de jouer sur une scène en ayant l’océan derrière soi. Et puis y a tout, y a l’équipe, y a l’accueil. Une sorte de grande famille avec des gens adorables et une programmation de qualité.

US : Votre premier souvenir musical c’est quoi ?
D : Faut faire machine arrière là (rires). Je pourrai dire les Floyd, grâce à mon papa. C’est un des groupes qui m’a marqué le plus même si on l’écoute plus beaucoup. Je dirai les Floyd que j’ai écouté en boucle et dont j’ai mis quelques années à me séparer.

US : Est-ce qu’il y a un artiste que vous recommandez à tout le monde ?
D : En ce moment je vais recommander un photographe qui s’appelle Laurent Seroussi. Je ne suis pas très original mais c’est la personne qui a réalisé nos visuels. On l’a rencontré par hasard, sur scène, il passait par là, sur un festival. Et on est devenu amis, il y a quelques années. Et il avait dit qu’un jour il aimerai faire une pochette de disque pour nous. Et il est arrivé et on a fait une série de photo et discuter avec lui. Je le recommande parce que c’est quelqu’un de très spontané, de très humain et de grande qualité artistiquement parlant.

US : Par rapport au artwork, au clip, etc, est-ce que c’est vous qui faites tout ? Dans quel mesure les arts plastiques peuvent influencés votre travail ?
D : Ah, eh bien là c’est très, très clair. A une époque on essayait/affectionnait d’avoir du contrôle un petit peu sur tout ça et puis finalement on a appris avec le temps a se dire que les musiciens font de la musique et que les plasticiens font leur métiers, ainsi que photographe et autres. Donc en fait on a complètement laissé ça et on a confié le bébé aux personnes avec qui on travail. En l’occurrence Laurent qui a eu une idée, on l’a évoqué à l’oral. On avait pas de visualisation, on ne savait pas ce que ça allait donner jusqu’à ce qu’on découvre les photos. Donc en fait on confie entièrement la chose à des personnes qui structurent et dont on pense qu’elles comprennent un petit peu notre musique. En tout cas elles ressentent des choses par rapport à ça et ça leur évoque des choses pour pouvoir travailler et faire grandir le projet. Ensuite, pour ce qui est visuel et ce qui est sur scène, c’est beaucoup de temps de préparation donc on est en train d’essayer de suivre en essayant de partir sur le thème que nous a proposé Laurent pour nos visuels.

US : Est-ce qu’il y a un groupe que vous n’avez pas encore vu que vous voulez voir avant de mourir ?
D : (rires) y en a plus d’une tonne. Oui. Je vais parler de groupe que je vais revoir, donc c’est de la triche mais, je sais qu’il y a Portishead qui fait des dates cet été, que j’ai déjà vu deux fois et qui me bouleverse chaque fois. Là je triche parce que je les ai déjà vus. Il y a beaucoup de groupes américains, ou des choses un petit peu indépendant, rock progressif notamment.

US : Dernière question. Vos textes sont en anglais mais aussi en français. Pourquoi vous avez choisi d’écrire et de chanter dans les deux langues ?
D : On ne choisit pas en fait, ça vient quand on est derrière un piano ou une guitare. Ce que je peux dire c’est pourquoi ça vient comme ça… en général quand on a des mélodies ou qu’on improvise des choses qui sont plutôt très mélodique, naturellement les lignes de chants viennent plus naturellement, plus rapidement, en anglais. C’est assez logique, par rapport aux consonances, même si on chante en yaourt par exemple, ça vient plus rapidement en anglais. Ce n’est pas vraiment un choix. C’est suivant l’ambiance dans laquelle on est, on travaille, on entend un texte en français ou en anglais… il n’y a pas vraiment de choix. Ce qu’on a juste choisi c’est d’équilibré le disque vu qu’on a beaucoup de compositions, pour qu’il y est un peu de tout. Ça on l’a choisi mais sinon tout le reste ça vient assez naturellement, en fait.