Mister I (clavier) et Mr. Jonfox (basse), The Rambling Wheels, Festi’Neuch 2014 (photo : Coralie Houillon)
Le groupe Neuchâtelois The Rambling Wheels était au Festi’neuch le jeudi 12 juin. A l’occasion de cette journée d’ouverture nous avons posé quelques questions à Mr Jonfox (basse) et Mister I (clavier). Nouvel album, dont la sortie française est prévue pour l’automne, inspiration graphique et question de comédie, ils nous ont répondu avec le sourire et on les remercie encore.
Unis Son : En mars dernier vous avez sorti Thirteen Women of Ill Repute. Est-ce que vous pouvez nous parler un peu de ce long titre et assez étrange aux premiers abords?
Mr Jonfox : Déjà c’est bien, parce qu’on fait exprès de faire des longs titres pour embêter la presse parce que les journalistes, ils ont de la peine. Le précédent c’était The 300 000 Cats of Bubastis, c’était pire. Mais pourquoi ce titre… parce qu’on a enregistré le disque à la Chaux de Fonds, c’est une ville qui est dans le canton de Neuchâtel, qui est emprunte, au niveau architecture, d’une culture du dix-neuvième siècle. C’est une ville qui s’est construite au 19e siècle. Il y a beaucoup d’horlogerie…
Mister I : on peut dire qu’on a été inspiré par l’histoire de cette ville. Le titre vient simplement d’une fontaine qui a été construite par un architecte en 1800. Et cet architecte au départ voulait mettre des femmes nues, treize femmes nues, mais forcément la commune n’a pas voulu, parce qu’elle trouvait que c’était un peu indécent. Et du coup pour se venger cet artiste à fait treize tortues. Et il faut savoir que les tortues à l’époque ça représentait les femmes de petite vertu. Donc du coup il a réussi à mettre ses femmes nues mais en parabole. Et du coup on s’est dit que ça collait bien vu qu’on enregistrait le disque à la Chaux de Fonds, ça prenait tout un sens.
US : Vous avez look assez particulier, sur la pochette de l’album, le site, sur scène aussi. L’art et le visuel d’un groupe, c’est important à quel point pour vous ? Et qu’est-ce qui vous inspire pour créer ce visuel ?
Mr Jonfox : Pour nous c’est devenu une tradition, c’est même pas réfléchi à chaque fois. On a fait ça depuis le début. On trouve ça normal qu’un groupe, qui apparaisse sur scène ou en photo, ait un look. C’est pas forcément des costumes tous identiques, ça peut-être même moins. Mais avoir quelque chose de particulier. Je pense que la musique c’est comme le théâtre, comme le cinéma. Ça reste un art qui demande d’avoir de l’image, quelque chose qui dégage plus que la musique. Et puis là, on revient toujours à la même chose, dès qu’on a un thème. Là c’était cette fontaine, ça nous a donné pleins d’idées. Et du coup le côté un peu dix-neuvième, fin du dix-neuvième. On s’est dit qu’on allait aller là-dedans. On a essayé d’être pas trop 19e…
US : Est-ce qu’on peut trouver dans vos influences autre chose que des musiciens ?
Mister I : Ah au niveau graphique ? Non, bah je pense pas, pas de personne en particulier en tout cas.
Mr Jonfox : J’ai pas la référence mais justement vu que sur chaque disque on trouve un thème qui nous correspond sur le moment, on va un peu regarder ce qui se passe à ce niveau-là. Donc là pour le 19e on a regardé sur internet des centaines de photos de prostituées du 19e siècle pour nous inspirer. C’est vrai que, sinon, pas spécialement. C’est comme la musique je crois que il y a plein de groupe qu’on écoute mais je dirais que ce n’est pas forcément ça qui va nous inspirer principalement. On va faire un peu par instinct. Qu’est-ce qu’on ressent sur le moment, c’est comme ça qu’on va définir notre style du moment. Mais c’est vrai qu’on est pas marqué par quelque chose de très fort. On décide pas d’être Mondrian à fond. On aime bien piquer à droite et à gauche.
US : Question un peu difficile mais votre meilleur souvenir de concert c’est quoi ?
Mister I : Y en a beaucoup !
Mr Jonfox : Y en a pas mal ! Mais j’en ai toujours un que je trouve chouette. On avait joué à Schaffhouse où personne nous connaissait. Le programmateur nous avait mis en tant que guest, groupe inconnu. Mika c’était la tête d’affiche et on jouait juste avant lui. Il y avait peut-être ce côté-là où les gens se disent ‘tiens c’est des guests, ils doivent être super-connus’ Et en fait, non. Et puis ça a hyper bien marché. C’était vraiment la folie. C’était vraiment un chouette concert.
US : Qu’est-ce qui tourne en boucle chez vous en ce moment ?
Mister I : Chez moi, c’est le dernier Arctic Monkeys. Qui n’est plus si récent que ça mais je viens de le découvrir.
Mr Jonfox : Ce qui tourne le plus en boucle de tous les temps. Je pense que c’est les Raconteurs. C’est vieux maintenant, ça doit avoir cinq ans. Le truc qui tourne le plus en boucle et que j’écoute le plus volontiers c’est ça. Pour moi c’est le groupe qui représente à la fois l’énergie rock bien envoyée, autant le visuel cool, les morceaux pop intéressantes.
US : Est-ce que vous pensez que pour être musicien il faut aussi être comédien ?
Mister I : Alors ça dépend de quel genre de musique tu parles en fait. Si tu parles dans la pop, je pense qu’il a une partie de comédie, ouais, c’est clair. Parce que je pense qu’on est quand même là pour faire le spectacle. Après si tu me dis musicien classique, là je te dis, bah non, je pense pas. Ça dépend quel domaine en fait.
Mr Jonfox : Je pense que c’est intéressant parce que c’est vrai que on remarque qu’il y a tellement d’artistes qui se donnent des rôles mais personne n’est au courant qu’ils ont un rôle et puis qu’ils jouent de ça. Ça veut pas dire que c’est faux. Je sais que sur scène, personnellement, ça me donne une espèce de second rôle. Donc oui il faut avoir une petite part de folie, de comédiens oui.