Björk: Biophilia le film
musique, nature et technologie
Faisant suite à son album (2011) et la tournée qui l’a suivi, Biophilia: le film est la captation live de son dernier concert à Londres. Dernière pièce d’un projet multi média (comportant notamment plusieurs apps permettant d’interagir avec la musique de Biophilia) célébrant les relations entre la nature, la musique et la technologie, ce film est projeté dans les salles de cinéma de par le monde, accompagné d’un documentaire infiltrant les coulisses de la création de ce bio-opéra. Celui-ci propose des discussions entre Björk, le neurologue Oliver Sachs et le scientifique naturaliste David Attenborough à propos de l’œuvre de la première et de leurs observations croisées des phénomènes naturels.
Dans le propos, le live de Björk est un condensé assez fantastique d’énergie de la part de cette artiste iconique et majeure. Plus punk que jamais, l’islandaise s’est non seulement entouré d’une chorale d’une 20aine de chanteuses féériques, de musiciens futuristes et d’une mise en scène bluffante, mais elle a aussi créé la majorité des instruments utilisées pendant le show (parmi lesquels un transformateur de Tesla, une Harpe Pendulaire Gravitationelle ou un Sharpsicord, instrument unique au monde dont la fabrication a pris plus de 5 ans), avec une qualité de production et une finesse d’ingénierie qui mérite un respect absolu. N’oublions pas qu’en 2011, le dubstep et les sons « organiques » qui ont « envahi » notre quotidien depuis étaient alors très éloignés de la hype. Un talent fantastique et un temps d’avance, voilà des termes qui ont toujours décrit le travail de Björk.
Dans ce show visuel autant que musical, les spectateurs entourent la scène et sont happés dans un mapping géant de la salle évoquant les différents éléments naturels (Quartz, Dark Matter, Virus, Vaisseaux sanguins etc …) qui peuplent les morceaux de Biophilia. Björk, telle la Diva campé par Maïwenn dans le 5e élément, s’époumone avec une justesse et une délicatesse troublante, jouant de sa voix si particulière avec une technique absolument parfaite, le tout habillée d’une robe futuriste (designée par Iris van Herpen) et coiffée d’une afro rouge géante, digne d’Erykah Badu et Ebony Bones.
À bientôt 50 ans, on ne peut que se réjouir des prochains projets de l’islandaise tant celui ci était abouti et transversal.