Under the Shade of Violets
Washi Washa/Warner
Sortie : Septembre 2014
Under the Shades of Violets est le genre d’album qui se fait rare, à cause de son audace, et du temps qu’il exige, symptôme d’un temps qui n’en a plus. Outrepasser les frontières traditionnelles, aller où personne ne va, en éclaireur, aux quatre coins des musiques du monde, de l’Occident à l’Orient, du Mexique, au Brésil, et faire un “disque mondial” où les talents se retrouvent en regardant loin devant ; tel était le but des orfèvres du son d’Orange Blossom.
Découverts lors d’un petit concert avec Dolly en 1998, il a fallu attendre 2005 pour un second album éponyme hyper bien ficelé (et écoulé à 30 000 exemplaires), et pour que le public des 4 coins du globe s’en éprenne, dont Sir Robert Plant himself !
Le duo (constitué de Carlos Robles et son comparse PJ Chabot) de “musiques du monde” qui associe chants séculaires d’Orient, orages électriques et puissance du rock, revient aujourd’hui avec son troisième opus, Under the Shade of Violets.
Vous l’avez compris, les gars prennent le temps… de bien faire. Du temps pour l’écriture, pour la composition. Du temps pour voyager et trouver les bonnes alchimies ; alchimie des talents qui pétriront la matière, alchimie des talents qui l’incarneront.
Pour Under the Shade of Violets, il a fallu aller en Egypte, chercher dans les poussières du Caire la voix sur mesure. Celle qui émerge au milieu de la foule comme un poing levé est celle de la chanteuse, Hend Ahmed, une voix ensoleillée qui vibre de tout son souffle et transperce l’âme sur le champ.
Il leur a fallu s’installer au fond d’un hôtel à Aman en Jordanie, le temps d’y enregistrer des chanteurs traditionnels venus prêter leur voix dans les lumières terrassantes d’un soleil écrasant, puis revenir en France afin de capter l’acoustique de l’Orchestre du Conservatoire de Cholet.
Les ambiances venues d’ailleurs sont ciselées à la perfection, les vocaux sont taillés sur mesure et les arrangements de cordes s’élèvent dans des tourbillons électriques.
Difficile de ne pas encenser ce disque qui joue à fond la carte du lyrisme arabisant. C’est de la fusion au meilleur sens du terme. Un album profond, fascinant et envoûtant, tout simplement.
Bon voyage !
Dr Phil Gut