Agoria, l’interview carte postale

Le lundi 13 avril 2015 dans Interview, Music

Il se prélasse à New York alors qu’on trime à Paris: interview-carte postale d’Agoria

agoria

Hey Agoria, selon Twitter, tu es à New York en ce moment, tu peux nous faire un selfie de la où tu te trouves ? Sieste à la chambre d’hôtel ou Margaritas en haut d’un rooftop ?

Je viens d’arriver au Wythe Hotel à Brooklyn, très prisé justement pour son rooftop et ses cocktails sirotés devant une vue incomparable de Manhattan. Depuis deux ans je préfère dormir du côté de Williamsbourgh plutôt qu’à Manhattan. C’est un « village » sympathique, très vivant, très arty, de nombreuses fêtes y sont organisées. D’ailleurs l’un des meilleurs clubs actuels de New York « Verboten » y siège.

Il fait beau et chaud à New York ? Fait rêver les parisiens un peu. Bon c’est vrai que ce n’est pas LA non plus. Tu fais quoi de tes journées ?

Écoute, je suis devenu black, farniente au soleil, j’étais à Miami toute la semaine, climat rêvé alors qu’il neigeait à New York. Mais il semblerait que j’ai du bol: le soleil et des températures printanières sont de retour ici. Je vais faire une appli Météo si ça peut t’aider, tu me passes de la crème dans le dos?

Le public français est très alerte aujourd’hui

On a vu que tu jouais samedi dernier au Verboten, tu le trouves comment le public ricain ? Est ce que tu entends des « allez laaaa » pendant tes breaks sans kick comme en France ?

Hahaha c’est le paradoxe français. Arrogant et en même temps pas si fier de sa patrie. Personnellement ça fait deux trois ans que je n’ai plus entendu des « allez laaaaa », le public français est très alerte aujourd’hui. Ce n’était pas le cas il y a cinq ans mais la France est un pays où les djs du monde entier sont le plus heureux de venir jouer. Je mangeais chez Dj Tennis à South Beach la semaine dernière, il me parlait d’un club d’Aix en Provence pour lequel il annulerait n’importe quelle date afin d’y jouer!

Steve Aoki, Alesso et autres c’est un peu leur boys band, leur 2B3 à eux.

L’EDM ne fait pas trop de ravages la bas ?

Disons qu’ils font leur apprentissage! L’EDM c’est juste une machine a fric. Steve Aoki, Alesso et autres c’est un peu leur boys band, leur 2B3 à eux. Mais des mecs comme Carl Cox ont des stages importants dans les gros festivals EDM et font la passerelle entre les deux mondes, c’est plutôt positif. Il y a une vraie émulation autour de notre musique, un pote éditeur de New York m’expliquait qu’il y avait encore un décalage de deux ou trois ans par rapport aux genres électroniques qui fonctionnaient en Europe, mais des clubs comme Verboten à New York ou Sound à LA, la scène Yuma à Coachella ou des festivals emblématiques comme Movement, Mysteryland,… favorisent la scène alternative. Un peu comme en France ou en Angleterre actuellement, des collectifs inspirés organisent des Warehouse chaque weekend, la culture souterraine est bien présente.

Tu te sens comment niveau carrière ? Tu as sorti ton album Impermanence il y a 4 ans et tu continues à lâcher des EPs de dingue sur Innervisions et Kompakt, c’est quoi le secret ? Beaucoup de boulot ou beaucoup de vacances ?

Je ne le vois pas comme un boulot donc je suis un peu toujours en vacances quelque part. Je me souviens d’une interview de James Murphy qui expliquait qu’il était un laborieux. Non pas dans le sens où il n’aurait que peu d’idées mais dans le goût de la création, de la recherche et du temps qu’il y consacrait. Je me reconnais assez là dedans. J’ai du mal à rester une semaine sans rien faire, je tourne vite en rond.