Boogat: Journal de bord d’une écoute de Neo-Reconquista

Boogat

Neo-Reconquista

Maisonnette

***1/2

Boogat_580

J’aurais aimé dire que j’ai aimé le nouvel album de Boogat. Surtout que j’ai adoré son mini-album Pura Vida ainsi que son album précédent El Dorado Sunset. Les pièces de Boogat ont souvent ensoleillé mes journées (et ça m’a même permis d’aimer ma première chanson de Marie-Mai). Après plusieurs écoutes (plus d’une dizaine), j’ai finalement pu apprécier (un peu plus) l’album. Voici mon journal de bord de mon écoute de Neo-Reconquista.

Écoutes 1 à 3

J’accroche sur les pièces qui ressemblent plus à celles du premier album: la cumbia lente/reggae de Me Muero Por Ti, Londres avec comme invité Pierre Kwenders et la collaboration avec l’Argentine La Yegros sur Una Cita. Pour ce qui est du reste, c’est du hip-hop générique, avec un ensemble de cuivres qui n’ajoute pas grand-chose. Ça me fait penser au pire de la rappeuse franco-chilienne Ana Tijoux: trop jazzé et pas assez punché.

Écoutes 4 à 7

L’album passe dans mes écouteurs, sans nouvelles trouvailles. Mon espagnol de base me permet de déchiffrer des paroles relativement simples qui racontent le quotidien montréalais de l’artiste. Charmant, mais il manque parfois de profondeur (on se rappelle de l’éloge de la rôtisserie Romados sur son album précédent). Seul l’exotisme de la langue sauve la mise. L’accordéon de Se Van me permet d’apprivoiser le côté plus organique de la musique.

Écoutes 8 et plus

Des vers d’oreilles commencent à s’installer. Je me surprends à fredonner En la montana et El Lobo. Peu à peu, je découvre la complexité des compositions et réalise que cet album est vraiment bien enregistré/mixé. C’est peut-être le format moins pop qui fait que Neo-Reconquista requiert plusieurs écoutes pour être apprécié à sa juste valeur. Par contre, il reste toujours des pièces qui ne passent pas au conseil: les clichés véhiculés dans Los Tabarnacos ou l’anémique Wena.