Entretien avec Eliza, accord mets et vins: 4 bums et un Giacondi

Publié le 22 mai 2015 par Feuavolonte @Feuavolonte

Moment intime avec Eliza. On fait ça tranquille chez Max, avec une bouteille de vin et du Gatorade bleu pour Dave. En bruit de fond, on peut entendre Boards of Canada tourner sur la table tournante. Le contexte est propice aux confessions.

Vous êtes qui vous?

Eliza est un groupe formé de 4 gars de Montréal, assoiffés d’activités sociales (il y en a jamais trop), en relation compliquée avec leur foi, rêvant un jour de devenir les lunettes fumées de Bono. «Ah et on fait de la musique».

Dave: Voix et guitare
Phil: Voix, guitare et synthétiseur
Max: Basse
Raf: Drums

Pour votre EP précédent A Quit Smocking Soundtrack, vous vous êtes qualifiés comme étant un band qui faisait du prog de casquette, est-ce que vous vous considérez encore comme ça?

Phil: Non, d’abord parce qu’on n’a plus de casquettes (Max a un chapeau), mais aussi parce que le prog est l’étiquette que les gens donnent parce qu’ils ne savent pas quoi dire d’autre. Aujourd’hui, tout est prog, mais seulement par appellation.

Max: On fait du pop rock, aux influences psych stoner des années 70.

Question classique: quelles sont vos influences?

Phil: Ça va partout.

Les gars sont influencés par plusieurs trucs, que ce soit du classique, du stoner rock, du jazz, de l’électro, etc. Leurs influences s’étalent sur 2 ans, tout est en parcimonie. Un amalgame de Mac DeMarco, Patrick Watson, Timber Timbre.

Pour ce qui est du processus de création, comment Eliza fonctionne?

Dave: Phil et moi on arrive avec nos tounes déjà pas mal construites et on monte le reste avec le band.

Raf: Ce qui peut être différent dans notre manière de fonctionner, ce sont les paroles. Elles arrivent plus souvent qu’autrement à la fin.

Phil: On accorde beaucoup plus d’importance à la musique, les paroles nous sont moins importantes.

Dave: Les paroles sont en anglais pis nous on est francos, on n’est pas des auteurs.

Phil: On n’est pas des chansonniers.

Vous avez passé une semaine à Farnham, pour enregistrer votre tout premier opus dans la mythique église transformée en studio d’enregistrement grâce à Arcade Fire. Pour la création, ce devait être pas pire inspirant! Vous êtes-vous redécouverts?

Dave: En show, on jouait pas vraiment ensemble, mais en studio, les quatre, on s’est redécouverts, oui. Là on recordait les quatre en live, on a découvert une nouvelle dynamique, ce qui a aussi apporté des nuances dans ce qu’on fait. Ce qu’on n’avait pas nécessairement avant. Farnham c’était la coopération, sans distraction possible.

Raf: C’était plus trippant que fatiguant, définitivement. Il y a des tounes qu’on aimait moins qui, finalement, en studio, devenaient nos préférées.

Max: Farnham, c’est l’ultime reverb.

Phil: Il y avait un aspect créatif au studio. On était tous sur le mode « donner une autre couleur à nos chansons ». Donner vie, mais aussi donner une seconde vie. On s’est pas juste redécouvert en tant que band, on a aussi redécouvert certaines chansons qu’on n’aimait plus.

Dave: Ah pis on s’est rendu compte que chaque note que Max fait est une nouvelle mesure!

Max: Ouais, moi je joue tout le temps en 1.

En tant que jeunes bandits de la musique, ça fait quoi d’aller enregistrer à Farnham?

Phil: Ah c’est un rêve. Je pense qu’on va s’en souvenir longtemps.

Raf: Ce qui est cool d’enregistrer là-bas et non à Montréal, c’est que t’as rien de mieux à faire que d’être là, pis faire ta job. Faire plus que ta job normale, tu veux que ce soit bon.

Dave: Phil ne parlait plus, il pensait toujours à des nouveaux trucs à rajouter. Il était inspiré par la beauté de l’église, j’pense.

Max: Sans compter qu’on était bien entourés. On était pas seuls, il y avait d’autre musiciens avec nous comme Élize Venne-Deshaies, Mon Doux Saigneur et le chanteur de Caltâr-Bateau, Alexandre Beauregard. L’apport d’autres musiciens est important. C’était vraiment cool passer les derniers jours de la semaine avec eux! Shout out à Élize pour le saxophone! Les gars ont fait quelques percs, mais sinon ils ont amené l’ambiance festive.

Phil: On sent l’amour dans l’album.

Bref, ce qui est à retenir: la sortie du premier album d’Eliza à surveiller vers l’automne.

Nouvel album, nouvelle ambiance et nouveaux shows, on aime ça!

Pour ce qui est des dates de spectacles, et de la date du lancement de l’album je vous conseille de jeter un coup d’œil sur la page Facebook du groupe.