ØKAPI
Pruffoli
(Onglagoo Records)
Petit génie du collage sonore, aux samples puisés dans l’histoire collective et universelle, l’italien Filippo Paolini alias ØKAPI nous convie à une virée en auto tamponneuse dans une fête foraine foumillante, aux ambiances sonores cinématographique élastiques, échappées d’un barnum ancestral tiré d’un livre de Francis Scott Fitzgerald, enrobées d’enluminures hip pop de chambre. Avec Pruffoli, il marie les genres, qu’il soient jazz, hip hop, pop, electronica ou jungle, les invitant à jongler sur des lanières de cuir distendues, faisant exploser les big bands dans des bouteilles de gaz, laissant échapper des effluves à la Wagon Christ matinée de Waldeck, Le Tone ou de Daedelus des débuts, le tout enroulé dans des rythmiques sautillantes à la démarche syncopée. ØKAPI s’amuse à triturer les essences, jubile à l’idée de juxtaposer l’improbabilité pour lui donner une réalité lumineuse, flirtant avec les cimes de la légèreté, enroule les mélodies dans des spirales de joyeuseté éclairée, invitant Till Albrecht Jann (Mouse On Mars) et Niobe (Yvonne Cornelius) à se frotter aux merveilles de son orchestration cadencée. Pruffoli invite le chill à danser à l’ombre de parasols estivaux ployant sous l’assaut de smileys goguenards, plongée bienheureuse dans une musique à la positivité contagieuse et l’allégresse remarquablement salutaire. Jubilatoire.
aRoland Torres