Dans la cuisine de Dear Criminals

Dans la cuisine de Dear Criminals

Dans la cuisine de Dear Criminals

Dear Criminals

Strip
Indépendant *** Dans la cuisine de Dear Criminals

J'écoute Strip, le dernier EP de Dear Criminals, en boucle, depuis déjà deux semaines. Une excellente production, comme tout ce à quoi on s'attend du groupe... mais qui manque de punch et d'inattendu.

La carrière de Dear Criminals est arrivée à sa phase Ricardo. Tout le monde connaît Ricardo Larrivée, le cuisinier préféré de ces dames (dans la quarantaine au minimum). Ricardo anime une émission de télé depuis bientôt 15 ans, où il concocte des recettes pas mal toujours selon le même pattern. La sauce pogne encore, mais commence tranquillement pas vite à stagner et s'il a su gagner un important public avec les années, le développement de nouveautés s'est, lui, arrêté depuis longtemps. Ses recettes elles-mêmes finissent par goûter le réchauffé. Tout le monde a sa préférée et à force de la refaire éternellement, on s'en lasse peu à peu. C'est malheureusement ce qui est en train d'arriver au trio folktronica montréalais.

Méprenez-vous pas: je les trouve géniaux. Je suis un fan de la première heure, j'ai tous leurs EPs et j'en ai socio-financé deux. Écoutez Strip et vous allez voir: la gestion des textures est élégante et frôle la perfection. On flotte dans une douceur nostalgique et onirique pendant les quelques 23 minutes du EP sans jamais vouloir se réveiller et on en redemande à la fin. Considéré de manière individuelle, ce mini-album est excellent.

Le problème, c'est qu'aussitôt replacé dans la suite logique, il perd de son intérêt. Le fond est bon, c'est le reste des ingrédients qui finissent par se ressembler. Ça manque de nouvelles saveurs, d'expérimentations, et sans inquiéter vraiment, la situation reste préoccupante lorsqu'elle survient si tôt dans la carrière d'un groupe. Ce qui pourrait réellement sauver Dear Criminals, serait d'enfin lancer un premier album. De s'éloigner de la facilité d'un cinquième EP pour tenter de se renouveler. Un premier album, c'est l'occasion parfaite pour essayer des choses, surtout quand tu bénéficies déjà d'une bonne notoriété. On ne fait pas d'omelettes sans casser des œufs, hein!

D'ici là, je vais me consoler en continuant à écouter Slowdisco en boucle en espérant que, dans la cuisine de Dear Criminals, le chef saura trouver une nouvelle épice pour réussir à pimenter la casserole de poulet.