Les Zerreurs : Étude sociologique d’un public

Vous me direz que je suis fermé d’esprit, mais j’ai toujours eu pas mal de problèmes avec certains types de public. C’est arrivé cette semaine, alors que j’aurais aimé pouvoir dire que j’ai vu les légendes néerlandaises The Ex à la Sala Rossa, mais c’est pas arrivé. Au moins, la première partie assurée par Les Zerreurs faisait amplement la job!

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De toute façon, même si j’étais resté jusqu’à la fin, le propos du texte était vraiment de vous jaser de Les Zerreurs, un trio punk montréalais qui joue plus dans le mandat de FAV. Je dis quand même ça pour me déculpabiliser un peu, mais quand tu pognes les nerfs après une bonne centaine de personnes que tu ne connais pas, un départ est inévitable. C’est que, voyez-vous, The Ex a attiré le pire public ever: les 40 à 60 ans. Au risque de déplaire à plusieurs, à commencer par mon père, je me dois de décrier ce problème sociétal.

Les 40 à 60 ans sont un groupe distinct en ce sens où ils sortent peu. Pour les attirer dans un spectacle, les promoteurs doivent jouer sur la nostalgie et sortir des bands des années 80. Et comme ils sortent peu, ils en profitent. Reprenant là où ils ont arrêté il y a déjà vingt ou trente ans, l’alcool coule à flot et ce n’est pas long que des cris gutturaux résonnent d’un peu partout. Aussi, qui dit «je ne bois pas souvent» dit également «j’ai ben le goût de commencer à courir pour aller chercher ma cinquième bière de l’heure». Au final, je m’en excuse, mais je ne porte pas ce public spécifique dans mon cœur.

Qu’à cela ne tienne, je les ai tout de même bravé durant un peu plus d’une heure, le temps d’assister à la performance des très en forme et francophones Les Zerreurs. Pour ceux qui ne les connaîtraient pas, ils font dans un punk guitaristique convaincant, un peu old school (quand c’était bon là), avec des éléments noisy ici et là. Au final, tu te retrouves devant une sorte de wall of sound incessant et bien crinqué.

Malgré tout, j’ai trashé tout seul. Sentiment honteux et dévastateur que de headbanger (oui, c’est un terme musicologique…) seul dans un show de punk, mais compréhensible lorsqu’il se tient en plein milieu de Suoni per il popolo. Des shows de post-toute 5-6 soirs d’affilée, ça peut effectivement te mettre un peu off. Malgré tout, la participation apathique du public et les problèmes de sono du bassiste, assez omniprésents, ont fini par jeter un peu d’ombre sur la performance. Soulignons quand même en finissant le travail fantastique d’Eva Stone, excellente guitariste et bonne chanteuse.

Sur ces éloges, je vais aller cultiver ma haine* des post-boomers en écoutant le post-punk de The Ex tout seul dans ma post-chambre…

*Il va s’en dire que je ne hais pas les 40 à 60 ans pour vrai. L’étude sociologique ici présentée est parodique et joue sur des stéréotypes. Même s’ils sont facilement observables et véridiques…