Men I Trust: quand la musique nous monte à la tête

Men I Trust

Headroom

Indépendant

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Officiellement lancé vendredi, Headroom, second album du projet québécois Men I Trust, tourne dans mes oreilles depuis quelques jours déjà.

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C’est donc avec une ambiance encore plus définie que sur leur premier album que les membres de Men I Trust ont encore réussi à me convaincre. Avec une influence encore plus forte de Dragos et une domination féminine claire, le groupe change d’univers. Pas nécessairement pour le mieux, mais pour un résultat très intéressant.

Pour mieux comprendre l’évolution rapide de la troupe, il faut revenir à cette première parution homonyme datant de l’été dernier, éclectique à souhait, plus éclatée, mais aussi moins sérieuse. Voyez pas ça de manière péjorative, ça ne l’est absolument pas. J’aime beaucoup quand des groupes se permettent un peu d’expérimentations et de fun en studio, parce que ça finit toujours par transparaître au final. Tout ça pour dire, finalement, que cette deuxième parution est pas mal plus monolithique que la première.

Le mood est clair: on s’en va dans une demi-heure d’électro housy et bassy, souvent nostalgique, mais aussi étrangement satisfaisante. J’ai un grand coup de cœur pour Quiet, qui me rappelle un peu les chansons de Jamie XX avec Romy sortie y’a pas si longtemps. On se trouve dans un univers semblable et dans une qualité sonore comparable (ce qui n’est pas peu dire!).

La dynamique de rhétorique constante entre les deux chanteuses qu’on connaissait déjà (Odile Marmet-Rochefort et Helena Deland, magnifiques comme à l’habitude) et la petite nouvelle, Emmanuelle Proulx, permet aussi de casser le rythme. Sans ce speed-dating de chanteuses, l’album aurait probablement été beaucoup trop uniforme.

Au final, quand les seuls petits reproches que tu finis par adresser à un album sont de légers accrochages de mix sur quelques chansons et une organisation un peu étrange de l’ordre de ces dernières, c’est que le groupe s’en tire bien. Quand je parle d’organisation des chansons, c’est que je conçois un peu mal qu’un album puisse commencer sur six fortes chansons féminines, se continuer avec trois instrumentales effacées et se terminer avec de la testostérone grégorienne. C’est une appréciation très personnelle, je vous l’accorde, mais c’est malheureusement un point qui me chicote à chaque écoute. Le money-shot est manqué.

Sinon, je vous laisse là-dessus: à quand une version instrumentale de l’album? J’espère que le groupe va lire la question suivante, sinon je vais m’assurer de republier l’article sur leur wall à tous les jours jusqu’à ce que ça se fasse. Pas que je ne veuille plus entendre les filles, mais du moment que tu pognes la basse de Jessy Caron, tu décroches pu.