Pour ma dernière soirée au Festival d’été de Québec, j’avais initialement prévu aller voir Interpol, groupe que je veux voir en spectacle depuis déjà quelque mois. Retour sur une soirée de terribles déceptions et de magnifiques surprises.
*Avertissement: la prochaine critique va être à 100 % contraire à celle de La Presse. De rien.
Après avoir annulé leur dernier spectacle à Montréal en février dernier à cause d’une tempête de neige de trois jours et ne jamais avoir annoncé de reprise en ville, exception faite d’un passage hors de prix à Osheaga, Interpol me tentait vraiment.
Ça fait que je me suis pointé au Parc de la Francophonie un peu avant 19 h, également séduit par le reste du line up post-punk de rêve. Premiers de la liste, les montréalais de Heat s’amènent sur scène pour un set mélangeant adroitement leur vieux matériel et les nouveautés, plus shoegaze, qu’on pourra entendre sur leur prochain album. Avec ses réserves de flegme infini, le chanteur Susil Sharma parle peu, mais reste efficace, et rappelle un Lou Reed en grande forme.
Peu après, les plus psych Viet Cong prennent la relève. Comme plusieurs, je m’attendais à un set assez dark et post-punk, à l’image de leur premier album, mais ils ont plutôt offert au public une musique très expérimentale et néo-psychédélique à souhait. Enchaînant des chansons extraites de Viet Cong, nouveau matériel et improvisations épiques, le groupe rend un produit peu accessible, mais oh combien satisfaisant.
C’est aussi ce qu’aurait finalement dû faire Interpol. On comprend que vous êtes de New York et que ce n’est pas trop la mode chez vous de bouger durant un set, mais il y a toujours ben des limites. Le groupe offre une performance musicalement impeccable, mais évacue totalement le concept de show, l’air de se foutre au maximum du public. Déception intense, puisque je suis un grand fan. Je suis parti après une trentaine de minutes, direction les Plaines.
C’est là que Patrick Watson, totalement à l’opposé, a vraiment compris l’essence du spectacle. Avec une scénographie impressionnante, une bonne vingtaine de musiciens en accompagnement et nul autre que Marie-Pierre Arthur comme choriste, l’artiste revisite son répertoire. Clou du spectacle: alors qu’il entame Je te laisserai des mots, seule pièce francophone de son imposante discographie, Watson est rejoint sur scène par Robert Charlebois, avec qui il chante ensuite une reprise totalement éclatée de Lindberg. Moment d’extase qui m’a donné des frissons, contrairement à la froideur je-m’en-foutiste d’Interpol.
Belle conclusion pour une semaine de spectacles au Festival d’été de Québec. Remercions l’organisation, en attendant déjà avec impatience la prochaine édition!