Le réconfort façon Katie Moore

Katie Moore

Fooled by the Fun

Club Roll Records

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Attention, vous risquez de lire un mot qui vous semblera peut-être indésirable: automne. Une saison qui se prête résolument à Fooled by the Fun, troisième effort de la chanteuse à la voix enveloppante et douce comme un foulard de laine tricoté soi-même, Katie Moore, dont le timbre séduira assurément les amateurs de Feist ou de Joni Mitchell. Ses mélodies folk-rock lumineuses, au parfum seventies et aux accents country, transportent, bercent, réconfortent.

Le crépuscule. Une forêt aux arbres parés d’or. Un lac dans lequel s’élance un quai. Tant d’images apaisantes qui surgissent à l’écoute des Leaving, Fooled by the Fun, Go Home et autres Time, chansons mettant merveilleusement en valeur la délicate voix de l’artiste. La guitare électrique lointaine, astrale de Talked All Night, rappelant celles d’Half Moon Run, ourlée de violons languissants, enivre.

Les paysages s’esquissant dans notre esprit en écoutant le disque ne sont peut-être pas si hasardeux, sachant que ce dernier a été en partie enregistré dans la demeure ancestrale — 1867 ! — en bois des parents de Moore. La réalisation a été confiée à son ami de longue date Warren C. Spicer, chanteur et guitariste au sein de Plants and Animals.

Parmi les — nombreux — moments forts de l’opus succédant à Only Thing Worse (2007) et à Montebello (2011), deux perles de reprises : Baby Can I Hold You et Tu ressembles à tous ceux qui ont eu du chagrin (interprétée en tandem avec Ariane Moffatt). Durant un instant, ces compositions n’appartiennent plus à Tracy Chapman et à Françoise Hardy, tant elles se fondent naturellement au répertoire de Moore, qui leur rend un hommage senti et mérité.

Auréolée d’un prix GAMIQ et d’un Prix de la chanson de la SOCAN pour son précédent album, Katie Moore nous offre de la musique bienfaisante, qui permet de s’abandonner à la contemplation… et au moment. Bref, on n’a pas été berné par notre plaisir; il est bien réel.