Partir avant de Rosie Valland : L’affliction devenue beauté

Rosie Valland

Partir avant

Duprince

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D’emblée, sa voix nous happe. Une voix éraillée, profonde. Puis, la mélancolie de ses chansons folk-rock intimistes, délicatement pop, nous absorbe. La jeune auteure-compositrice-interprète Rosie Valland, finaliste au Festival international de la chanson de Granby en 2012, nous offre Partir avant, un premier opus qui succède à un EP lancé en 2014.

De la rupture à la source de l’album, Rosie en tire une indéniable beauté, qui transcende la souffrance, parfois tangible (Partir avant, Québec City, Noyer), qui la sous-tend. La musique se fait ici exutoire, une extension des tourments amoureux. Épurée et planante, l’ambiance est superbe de mélancolie, même sur la pièce plus entraînante Olympe.

Le réalisateur Jesse Mac Cormack et la Montérégienne, Montréalaise d’adoption, ont pris le parti du dépouillement: des guitares électriques atmosphériques, parfois déchirantes, des synthés envoûtants. Au cours des chansons, les guitares s’emballent, tel un élan de courroux, l’âpreté l’emportant sur la douceur (Rebound, Nucléaire, Finalement). Mais jamais, alors jamais on ne cesse de planer alors que s’exorcisent les fêlures.

L’onirique St-Denis, neuvième et ultime chanson du disque, nous transporte avec la musicienne dans les rues de la ville, à la lueur des luminaires, constellation sous un ciel sans étoiles. Partir avant est une parfaite trame sonore nocturne, moment propice à l’introspection alors que nous bercent les claviers stellaires. Peu après, l’aurore, et sa lumière, se pointera. Pour Rosie aussi.