Cherry Chérie insufflait un peu de sexe dans la programmation de Coup de cœur francophone hier soir à l’Esco. En guise de préliminaires: Les Passagers. Récit d’une soirée chaude.
22h. Le petit bar est peu peuplé, mais toutes les convives ont l’air d’avoir une bonne raison d’être là. Pour cause: ils sont presque tous de friands danseurs attendant les rythmes endiablés pour libérer leur bête intérieure. L’ambiance est de type comédie-musicale-avant-que-les-gens-commencent-à-danser. On a un pressentiment de danse suave. On est dans un épisode de Glee.
Les Passagers
Les PAssagers/ Photo: Élise Jetté
Tel un jeune Hôtel Morphée avec plus de rétro dans le pompon, le groupe Les Passagers arrive sur scène avec timidité. On remarque d’emblée le besoin de distance entre le groupe et les spectateurs trop proches (c’est ça l’Esco): le guitariste porte des lunettes de soleil.
Avec Acheter ta peau, on remarque dès le départ la rapidité d’élocution d’Andrée-Anne Muzzo. C’est le genre de fille qui récite les chemises de l’archiduchesse et un chasseur sachant chasser, dans ses temps libres, pour le fun.
Hormis leurs pièces originales, Les Passagers qui ne seront pas que de passage dans le paysage musical québécois (crédit blague: Alexandre Craig de Cherry Chérie), ont procédé à une reprise rétro électro réussie de Un peu plus haut un peu plus loin. Moment de grâce.
Cherry Chérie
Cherry Chérie/ Photo: Élise Jetté
C’est avec des pantalons serrés que les membres de Cherry Chérie ont gravi la toute petite marche qui les séparait de la foule de l’Esco. Dès les premières notes de leur première pièce tirée de leur album J’entends la bête, les danseurs de Glee se sont réveillés pour effectuer quelques prouesses Jive.
«Si vous devinez qui interprétait la prochaine chanson, on vous donne 10 shooters de crème de menthe», a annoncé Paolo Philpot. Malheureusement, personne n’avait reconnu la pièce des Bel Air (band ayant connu ses années de gloire à l’époque yéyé des 60’s) et donc personne n’a pu se délecter du délicieux nectar mentholé.
Au grand désarroi de la foule, Alexandre Craig, reconnu pour ses déhanchements qui provoqueraient un tour de rein à tous vos grands-pères, annonce qu’il ne pourra pas bouger ses fesses tant que ça vu la petitesse de la scène. Sous les cris désapprobateurs des convives et parce qu’il craint de déclencher une émeute, il se ravise rapidement.
Avant de débuter la chanson Je fais ce qu’il me plaît, le groupe profite de l’instant pour faire un petit spot publicitaire pour ce fantastique vidéoclip dans lequel, disent-ils, leurs fesses ont été royalement bottées par Joël Denis «qui peut aussi facilement les battre à coups de dentier».
Les garçons ont terminé la soirée sur encore plus de pièces dansantes de leur cru et une reprise de Les cactus de Jacques Dutronc. Même si toutes les personnes présentes ont pu dépenser (en dansant) les calories suffisant selon le guide alimentaire canadien, le groupe a annoncé que le prochain album irait plus du côté folk introspectif downer, question de «pouvoir gagner enfin des concours».
Ceux qui n’avaient pas suffisamment dansé pour remplir leurs quotas d’activité physique recommandée avaient heureusement accumulé assez de sensualité pour se rabattre sur d’autres activités sportives de fin de soirée.
Coup de coeur francophone se poursuit jusqu’à dimanche. Plus d’infos ici.