La pluie froide et le verglas tombaient sur Montréal vendredi soir, ce qui n’a pas empêché le public de se déplacer en masse au Quai Des Brumes pour un spectacle coloré et haut en rebondissements.
Photo: Mathias BP
La soirée est présentée par Analogue Addiction, un promoteur local qui, de son propre aveu, se spécialise dans la musique punk, rock, trash, psych, post-ci, post-ça. Mais le nom Analogue Addiction, c’est surtout synonyme de shows bien organisés qui attirent une crowd éclectique, toujours belle et toujours dedans.
Pour cette édition, nous avons droit à trois groupes déclinant une indie pop à saveur électro qui met un peu de chaleur dans cette nuit frisquette.
Photo: Mathias BP
Le trio synth pop Paupière ouvre le bal. C’est la première fois que je les vois après avoir entendu pas mal parler d’eux. Ils viennent tout juste de sortir leur premier single, Cinq heures, une composition délicieusement glacée, accompagnée d’un très joli vidéoclip.
J’étais curieux de voir ce que ça donnerait et je ne suis vraiment pas déçu. Les chansons s’enchaînent, toutes plus convaincantes les unes que les autres. Perdus parmi les nuages de la machine à boucane qui fait du zèle et des reflets de la boule disco, le trio joue avec une complicité palpable et un charisme hypnotique. Les basses fréquences résonnent dans la salle et il serait futile de résister à l’envie de danser un peu. Des belles choses se trames pour Paupière, vivement un album!Photo: Mathias BP
Suivent les gars de Choses Sauvages, accompagnés d’un nouveau guitariste pour l’occasion. Alors que le brouillard repart de plus belle, leur soundcheck se meut en jam instrumental langoureux. Pour les avoir vus souvent, un détail que j’aime chez les Choses, c’est justement leur tendance à improviser et à modifier leurs arrangements d’un spectacle à l’autre. On ne sait jamais à quoi s’attendre avec eux, chaque show a toujours sa part de bonnes surprises.
Photo: Mathias BP
Le clou du spectacle arrive à la fin de leur prestation, quand ils entament les premières notes de L’épave trouée, une composition francophone qui a beaucoup évoluée depuis son enregistrement. La chanson déclenche un mini moshpit à l’avant du parterre. J’ai à peine le temps de prendre une photo du groupe que je reçois la semelle plateforme d’une body surfeuse derrière la tête. Excellente occasion pour prendre un peu de recul et apprécier la fin du set du fond de la salle.
Photo: Mathias BP
On prend une courte pause dehors, et puis c’est l’entrée en scène de Country, un groupe issue du versant anglophone de la scène indie montréalaise. J’avais particulièrement envie de découvrir leur musique en live après m’être primé toute la semaine en écoutant Failure, un album qui mélange le post-punk et le dark wave de manière envoûtante. (Et que dire de la pochette, sérieux!)
À l’image de leurs contemporains qu’on peut entendre dans les espaces underground de Parc-X, les gars de Country offrent une performance sans compromis, à la fois iconoclaste, à fleur de peau, et franchement trop intense pour être totalement ironique. Il faut définitivement voir au moins une fois dans sa vie le chanteur et guitariste Beaver Sheppard, varger sur sa guitare et chanter avec tout son coeur, les yeux fermés et la bouche grande ouverte sous le capuchon de son coton ouaté.
Photo: Mathias BP
Une autre belle soirée passée avec Analogue Addiction, donc. On les remercie de nous avoir fait tâter le pouls de la chanson électronique d’ici. On a déjà hâte au prochain show!