Marguerite & Julien : la nouvelle sensation Donzelli

Marguerite & Julien : la nouvelle sensation Donzelli

Le mardi 01 décembre 2015 dans Opérations

Valérie Donzelli nous avait marqué en 2011 avec « La Guerre est déclarée », l’histoire d’un jeune couple qui se battait contre la maladie de son enfant. Dans ce film, Valérie Donzelli s’attaque à un sujet plus aventureux, celui du l’inceste à travers les personnages de Marguerite et Julien de Ravallet qui sont épris d’un amour passionnel. 

Dans son nouveau film, Valérie Donzelli prend le pari de traiter un sujet tabou. Ainsi, elle décide d’aborder l’histoire vraie de Marguerite et Julien de Ravalet, fille et fils du Seigneur de Tourlaville, qui furent exécutés en Place de Grève en 1603 pour adultère et inceste. Jean Gruault, scénariste de Jules et Jim pour François Truffaut ou de Mon oncle d’Amérique pour Alain Resnais, en tira un scénario en 1973 destiné à Truffaut. Celui-ci abandonna finalement le projet, trouvant le sujet de l’inceste un peu trop à la mode de ces années 70.

Photo-1-Marguerite-et-Julien-1200x520

Valérie Donzelli s’est alors emparée du dossier et se l’est réappropriée avec une touche de modernité décalée. Une fresque épique et romantique bien loin des histoires d’amour impossibles et dramatiques qu’on nous ressort à toutes les sauces. Dans Marguerite & Julien, la réalisatrice, fidèle à elle-même parvient à dépeindre de la plus belle des manières, une histoire ô combien tragique et périlleuse en une romance innocente et délicate. C’était le cas dans La Guerre est Déclarée ou encore dans La Reine des Pommes. Une élégance portée notamment par les deux interprètes principaux Anais Demoustier et Jérémie Elkaïm dépeints à travers des sentiments purs et authentiques, que l’on en oublierait presque qu’ils sont frère et sœur tant leur histoire paraît si sincère et naturelle.

Photo-3-Marguerite-et-Julien-e1448641870589

L’originalité de la mise en scène tient en grande partie des nombreuses fantaisies que la réalisatrice a souhaité importé dans son film. En effet, on se s’étonnera alors pas de voir les personnages s’arrêter en plein milieu d’une scène pour marquer les scènes clés de son récit.  Un parti pris assumé par Valérie Donzelli qui passe outre une reconstitution stricte du XVIIéme siécle en mêlant des éléments modernes à d’autres d’époque: un hélicoptère lors de la fuite des fugitifs, une voiture au beau  milieu des chevaux et des calèches… Une modernité assumée par la réalisatrice qui souhaitait apporter une touche intemporelle à son sujet. La musique classique du film revisitée par la patte électronique de Yuksek souligne aussi la volonté de Valérie Donzelli de s’inscrire dans cette intemporalité.