Ponctuation et Deux pouilles en cavale : du saran-wrap dans face

Publié le 05 décembre 2015 par Feuavolonte @Feuavolonte

La Maison de la culture du quartier se remplit tranquillement en ce vendredi soir pas mal doux, dans le cadre de la série Révèle la relève. Côté musique indépendante, on peut pas dire qu’il y a de l’action tout les jours dans le quartier Maisonneuve, alors quand il y a un bon show, ça vaut la peine de se déplacer.

À leur habitude, les soirées Révèle la relève nous offrent un programme haut en couleur avec les performances de Ponctuation et Deux pouilles en cavale, des groupes francophones à l’univers particulier et sans compromis. Ça commence donc avec la montée en scène de Deux pouilles en cavale. Le trio post-rock qui s’est démarqué aux Francouvertes ouvre son set avec une improvisation ambiante ponctuée de poésie. Suit une cabale de rythme anguleux où le rock alternatif et le blues flirt avec les mathématiques.

Cette opposition entre le calme et la frénésie est à l’image de la performance qu’offre le band pendant les quelques quarante minutes suivantes. Son énergie palpable nous apparaît amplifiée par les plages de calme détraqué et de spoken word qui lient les différentes sections de son répertoire. «Des fois c’est du punk, des fois c’est du rock…» nous dit une des pouilles entre deux chansons. «Mais à soir c’est du jazz!»

Fait saillant de la soirée : dans un moment des plus expérimentaux, le drummer se présente à l’avant-scène et s’enroule la face dans du saran wrap… Le geste semble lourd de symbolique. Au soulagement général, il finit sa performance avant le point de suffocation.

Suit Ponctuation, un duo devenu quintette par la force des choses. Après une première chanson énergique, le chanteur et guitariste Guillaume Chiasson invite le public de la Maison culturelle à se lever. Qu’à cela ne tienne, les gens qui étaient restés assis jusqu’à présent s’avancent et se mettent à danser, comme s’ils n’attendaient que de se faire inviter.

Les compos du band sont pour la plupart dans un registre pop garage, avec certaines belles influences psychédéliques et/ou rockabilly. Par contre, ici on évite judicieusement le pastiche. Ponctuation fait de la musique d’aujourd’hui et enchaîne les morceaux à un rythme haletant, ne ralentissant que lors d’une pièce instrumentale au rythme lourd.

Comme toujours, sa présence sur scène est magnétique : les membres ont une belle cohésion et ils sont agréable à regarder. Ils jouent de la bonne musique, mais surtout, ils offrent un show! Leur plaisir d’être sur scène est contagieux.