« Rosa Parks fait le mur » : à la reconquête de l’espace urbain
Le mercredi 09 décembre 2015 dans Arts, Street art
ROSA PARKS FAIT LE MUR, plus grande fresque de street art en création rue d’Aubervilliers dans le 19e à Paris est le nouveau projet lancé par l’association GFR. Initiative lancée dans le cadre de l’ouverture de la gare RER Rosa Parks le 19 décembre, elle a pour but de recréer du lien social dans un quartier considéré comme sensible, en mêlant dialogue et pratique artistique.
Initialement élaboré après les attentats de Charlie en janvier dernier afin de recréer du lien social dans un quartier durement touché, puisque lieu de résidence des frères Kouachi, ce projet revêt encore plus de sens aujourd’hui.
La reconquête urbaine
Élaborée par dix graffeurs et street artistes français et internationaux (Bastardilla, Tatyana Fazlalizade, Katjastroph, Kashink, Zepha….), cette grande fresque participative s’étend sur 400m rue d’Aubervilliers, le long du mur longeant les rails de la future gare Rosa Parks. Dans l’optique de redynamiser ce quartier multiculturel, il fallait remettre les habitants au cœur du jeu en les associant à cet art et en les faisant participer grâce à des ateliers de création et d’échange. À terme, la fresque, inaugurée le 19 décembre prochain, comportera également un espace de dialogue citoyen, ainsi qu’une galerie à ciel ouvert avec la participation de JonOne et Combo notamment.
Un laboratoire mêlant dialogue & pratique artistique
En permettant la réunion d’artistes de renom et citoyens autour de problématiques sociétales dont notamment la place de la femme dans la société, la fresque artistique semble s’imposer dans l’approbation et la bienveillance générale au cœur de ce quartier stratégique, berceau parisien des cultures urbaines. Esthétiquement, le pari est gagné puisque chaque artiste a su se démarquer et imposer son art tout en incorporant un état d’esprit commun, un message d’ouverture, de paix et une invitation au dialogue. C’est pourquoi, aux couleurs vives des visages de Kashink, aux portraits de Tatyana Fazlalizade, aux symboles envoûtants de Zepha répondent les immenses personnages en noir et blanc de Katjastroph.
Au-delà de l’aspect artistique c’est surtout l’impact de cette fresque sur son environnement qu’il faut prendre en compte. Installée depuis octobre dans un quartier considéré comme sensible, l’œuvre, tout à la fois « mur-forum », lieu de rencontre, de discussion et de création participative a été accueilli positivement par le quartier puisque à l’heure actuelle aucun graffiti ni dégradation n’ont été signalés. Ce projet, financé par la ville via un budget consacré aux projets des Parisiens, représente plus qu’une fresque de street art. C’est avant tout un laboratoire qui, grâce à l’art, permettra d’apporter du dialogue entre cultures à un moment où l’ouverture à l’autre est essentielle.