Après une longue tournée d’un peu plus de deux ans, qui a fait le tour du Québec ainsi que des visites en France, en Belgique, en Suisse, en Allemagne et même à Moncton au Nouveau-Brunswick, à Winnipeg au Manitoba et à Régina en Saskatchewan, la tournée L’alchimie des monstres prenait fin ce samedi à Montréal pour Klô Plegag.
L’album L’alchimie des monstres avait connu un début modeste avec un lancement officiel à la Chapelle du Bon Pasteur de Montréal en septembre 2013. Son parcours impressionnant s’est terminé au Club Soda en faisant rien de moins qu’un guichet fermé plusieurs jours en avance!
On pouvait donc s’attendre à une soirée haute en couleur, ce qui fût effectivement le cas! Élaborant toujours de très bonnes mises en scène, Klô Pelgag nous amène toujours à un endroit où on ne s’attendait pas à aller. Cette fois-ci, le crédit revient à BAZ.
Dans un premier temps, on se faisait remettre une carte nous invitant à joindre la société secrète dès notre arrivée. Curieux de nature, je l’ai conservée précieusement pour découvrir plus tard ce que le code me dévoilerait (à suivre).
Ne pas avoir déjà dépassé mes données cellulaires depuis deux semaines, j’aurais vérifié directement sur place en attendant que le show commence. Car, oui, il y a eu attente. L’événement Facebook annonçait un début à 20h30. Et si c’est sur Facebook, c’est sûr que c’est certain que c’est vrai, tsé.
21h17: Un début qui se fait attendre. Pâle tentative de cris et d’applaudissements. Le tout s’essouffle en 33 secondes environ.
21h20: Ça repart pour un gros 2 secondes
21h23: 3 secondes
21h26: Là c’est vrai (juste pour dire que ça faisait pas 1 heure).
En guise de prémisse, on a eu droit au très chevelu Ogden du groupe Alaclair Ensemble, torse nu dans un panier d’épicerie, dévorant une série de fruits avec la pelure en prime: banane, kiwi, fruit du dragon, etc. Comment pousser encore plus loin et avoir une foule en délire? Sortir un ananas! S’en suivront un melon d’eau et un melon miel, qui lui servira de chapeau (melon?!) pour finir sa prestation parfaitement «malaisante». Un coup de balai fût de mise.
Pour lancer le spectacle principal, soit Klô Pelgag, quoi de mieux que son excellente pièce Le silence épouvantail. Surprise: on voit une version de la chanteuse avec une tête géante s’emparer du piano. Plutôt spécial quand elle se tourne la tête vers le public avec un genre de sourire lolilol figé de psychopathe.
Après avoir rapidement quitté la scène, elle revient sans tête, mais avec son orchestre déguisé en fruits. La table est mise pour la suite des choses. Et quel meilleur enchaînement que de continuer avec Comme des rames et Le Tunnel.
Alors qu’elle s’adresse pour la première fois au public, elle lance un «Comment ça va sur 10? Un vrai 10 là?» avant de nous dire que le gouvernement lui a déjà demandé de faire des statistiques pis que les résultats sont bien hauts, mais que lorsqu’elle écoute la radio ou la télé, ça pas l’air de ça. La foule est conquise devant la maladresse charmante de Klô dans ses interventions. Alors que Les corbeaux commence, on peut voir une lune monter en arrière-plan avec l’ombre de la chanteuse, en douce référence au refrain.
Klô Pelgag décide par la suite de se coucher sur le dos, jambes en l’air, pendant que la lune descend pour devenir lentement un soleil couchant. Quelle chanson accompagne ceci? Le soleil incontinent, évidemment.
En prenant sa guitare, elle annonce au public que «la prochaine chanson, c’est la chanson cochonne». Au même moment, elle joue Le dermatologue. Une première grosse banane se gonfle pour se dresser vers le ciel. Une deuxième et une troisième suivent, n’ayant pas tous la même raideur avant la fin de la chanson. Ben oui, des bananes! Et avant l’entracte, nous avons droit à Nicaragua ainsi que quelques nouveautés. Les trois bananes sont rendues bien dures.
Tel qu’annoncé, l’entracte sert de levée de fonds, car Klô a décidé de faire le Défi tête rasée de Leucan directement sur la scène. Qui de mieux que son doublon à grosse tête pour effectuer la besogne de rasage, sous les notes d’une reprise de la Valse de Melody de Gainsbourg.
Avant de reprendre, un autre coup de balai est nécessaire. Mais ça manque de fruits. Les giga têtes de Michael Jordan et d’un genre de Bill Clinton viennent alors sur scène pour en lancer au public.
La chanteuse, qui peut maintenant jouer à pêche-kiwi avec sa nouvelle chevelure, revient sur scène déguisée en quelque chose libre d’interprétation (j’imagine…). C’est alors que Taxidermix commence (l’excellente version remix rap de Taxidermie). D’ailleurs, j’attends impatiemment de pouvoir mettre la main sur une version!
On se serait cru en pleine séance de luminothérapie pendant la chanson Rayon X.
«Avez-vous aimé ça me voir devenir chauve un peu?», dit-elle en faisant des jokes de Martin Matte. Elle invite ensuite les gens à danser car ça va être de la musique un peu plus latine. C’est donc la très bonne nouveauté Les ferrofluides-fleurs qui se fait entendre.
Elle enchaîne ensuite avec Pégase, un cover de Thomas Fersen qu’elle est allée voir à l’époque «avec l’accent et tout le fromage et le pain». Elle confit même s’être évanouie, «mais pas genre *pak*, plus genre *flok*».
Et bien sûr, pas le choix de finir avec son plus grand succès, La fièvre des fleurs. Mais bon, il y a évidemment eu un rappel, qui semble être une tradition: Les yeux du cœur de Gerry Boulet, chanté en duo avec Antoine Corriveau. Surviennent alors une apparition de deux genre de pinatas humaines, une pluie de confettis et un bodysurfing de fruits musiciens (mouvement lancé par la banane).
Un spectacle complètement fruité qui fait en sorte que tous les gens présents ont la banane. Très belle façon de conclure une longue tournée d’environ 200 shows pour l’album L’alchimie des monstres qui a été encensé par la critique. On a déjà hâte d’entendre la suite.
P.S. Finalement, je me suis inscrit à la société secrète.
PHOTOS: FRANÇOIS LARIVIÈRE