LAND
Anoxia
(Important Records)
Depuis que Matthew Waters est parti de LAND, laissant seul aux commandes Daniel Lea, la formule a changé de cap, délaissant les dérives jazz loin derrière. Avec Anoxia, LAND nous entraine dans un univers cinématographique sombre et envoûtant, aux ramifications fortement enracinées dans les profondeurs d’un monde emprunt de noirceur viscérale et de palpitations ralenties, rampant sur des effluves de sang bouillonnantes prises entre des lamelles de métal oxydé et de suturations astrales, coincées entre électronique poisseuse et organique industrielle. Anoxia étouffe les sens, libère l’espace pour créer des déserts de Gobi aux températures altérées par la déshydratation et l’ouverture au vide. LAND déchaine les forces divines à l’aide de musiciens triés sur le volet, histoire d’enrober ses contes de l’au-delà d’un apparat de lumière, d’habiller ses field recordings et ses compositions sound designées de matière charnelle et de d’orfèvrerie magique, longues incantations à des forces irréelles enrobées de beauté impalpable et d’immatérialité opaque, mantras à un Nouveau Monde habité de spectres fuyants et d’ombres rasantes. Un album coup de poing pour anges déchus et freaks monstrueux au coeur de soie. Vital.
Roland Torres
Site : www.landanoxia.com