La salle Claude-Léveillée avait des airs de concert intimiste de salon samedi dernier à la Place des Arts avec les petites lumières qui encerclaient la scène de Valérie De Niverville qui a commencé par: «Premièrement, est-ce que vous aimez mon décor?». La Valérie avait tout prévu pour nous rendre le plus à l’aise possible pour nous présenter entre autres les chansons de son nouveau EP intitulé Quand les vêtements changent.
Confortable oui, mis-à-part le peu d’espace entre les rangées dans cette salle inadéquate pour ceux qui mesurent 6 pieds et plus comme moi, mais bon, je pouvais bien souffrir un peu des genoux.
La première partie commence, je tente de croiser mes jambes, mais sans succès. Je donne un coup sur la chaise du monsieur en avant (désolé monsieur…).
Laurence-Anne, seule à la guitare, nous lance des chansons aux accords planants et mélancoliques rappelant parfois Radiohead. La jeune femme de Kamouraska nous chante la Côte-Nord et la mer, j’oublie un peu la slush des rues de Montréal. Je serais bien curieux de l’entendre en band, le résultat doit être encore meilleur.
Puis La Valérie arrive sur scène accompagnée de son groupe, Étienne Mason à la batterie, Mathieu Bérubé à la basse et Justin Guilbault à la guitare.
Je suis frappé dès les premières notes par la confiance qu’elle dégage par rapport à la dernière fois qu’elle était sur cette même scène, il y a deux ans, pour sa première Place des Arts.
Elle est à l’aise dans sa gestuelle, mais aussi et surtout avec sa voix qu’elle pousse sans crainte vers quelque chose de plus puissant. Sa voix douce n’est plus fragile, elle s’affirme et s’impose alors qu’elle chante a capella: «Tout le monde dort» à la fin de la chanson Le Pommier.
La puissance du groupe se fait sentir derrière elle. La mélancolie rock’n’roll à la fin de Fable en carton me donne des frissons, j’en oublie mes genoux meurtris, on retrouve un peu des inspirations de La Valérie dans cette finale à la Malajube.
Ses paroles imagées consolent et nous font rêvasser. Sur Les enseignes au néon Valérie chante: «Ta voix m’envahit, elle a fait voler le plafond pour voir les enseignes au néon et les étoiles en graffiti.»
Enfin, mention honorable à sa mère qui, entre certaines chansons, dialogue avec sa fille! On sent l’amour mère-fille qui ajoute de la chaleur au spectacle.
La Valérie, une artiste en plein essor. À surveiller.