Igloofest, deuxième week-end : les hauts et les bas de Pierre Kwenders

Publié le 26 janvier 2016 par Feuavolonte @Feuavolonte

Après un premier week-end d’initiation à l’Igloofest, on nous aura offert la possibilité de voyager à travers le monde. De tous les artistes rencontrés, l’un s’est démarqué. Il s’agit de Pierre Kwenders, un Congolais d’origine qui a rapidement conquis le public, mais qui a eu de la difficulté à tenir la route. Retour sur cette deuxième fin de semaine.

On est pile à l’heure. Mes deux amis et moi avons nos consommations, le plancher de neige devant la scène Vidéotron commence à peine à se remplir, et on se déplace aisément dans la foule. Ce qui est génial, parce que nous sommes sur le point de partir en voyage.

Pour présenter Pierre Kwenders qui fait son entrée dans quelques minutes, accompagné de son trompettiste, l’animateur nous parle de voyage. Un voyage gratuit direction le Congo pour vivre la culture de ce pays d’Afrique. Je décide de me laisser prendre au jeu, et je m’imagine ce pays chaud être recouvert d’un manteau de neige et enveloppé du frette intense québécois. Drôle de scène.  Avec les changements climatiques, d’ici quelques centaines d’années, qui sait… Enfin!

L’avion -comprendre l’expérience musicale-  décolle rapidement. Entraînée dans l’élan, ma grosse canette perd beaucoup de son poids d’origine. En allant faire le plein, je réalise ceci: j’ai beau fréquenter de temps à autre le Piknic Électronik et en être à ma troisième présence à l’Igloofest, je ne cesse de me faire surprendre par l’originalité des festivaliers.

Au fil de la prestation, je remarque un couple de renards, une moufette, un dalmatien, un pingouin, une licorne, un gorille et même une banane géante. À mon grand désarroi, le gorille n’essaie de manger la banane géante.

Bien vite, le Congo perd de son intérêt. En m’attardant sur ce qui se passe sur scène, je réalise la facilité dans laquelle se sont embourbés les musiciens. Le trompettiste dégage une belle assurance et démontre une grande technique. Pourtant, ce qu’il nous joue se résume en une répétition d’un rythme de quatre notes sur 32 temps.

Par séquence, l’assemblage de note varie, ce qui n’est cependant jamais le cas du rythme et du temps musical. J’aurais souhaité voir plus d’improvisation, plus de solo, plus d’énergie. C’est une chose importante de posséder les qualités techniques, mais c’est prendre des risques qui s’avèrent payants.

De son côté, P.K. passe une soirée en dents de scie. Départ canon, suivi d’un creux de vague et de regains d’énergie éparpillés. P.K. possède un talent incroyable mais n’a pas encore totalement trouvé comment l’exploiter. Je suis présentement en voyage au Congo. J’espère de l’avant-gardisme, ce que mes sens ne trouvent pas.

Les dernières minutes de son concert se déroulent dans le mainstream le plus total. Deux remix de Drake, dont naturellement Hotline Bling, deux remix de O.T. Genesis, dont, vous l’aurez deviné, I’m in love with the COCO, avec en grande finale de 15 minutes, le refrain de la pièce musicale Titanium interprétée par Sia et David Guetta…

Au final, ce qui s’annonçait être un voyage en première classe s’est avéré en être un de classe économique, parsemé de turbulences, avec un atterrissage raté.

On repart sur de nouvelles bases la semaine prochaine.

Photos par Vincent Aucoin