Ideas of Order : le voyage astral version Adam Strangler

Publié le 12 février 2016 par Feuavolonte @Feuavolonte

Adam Strangler

Ideas of Order 

Duprince

*** ½

Fort d’un EP, Sweet Dust, paru en 2012 et d’avoir l’un des meilleurs noms de groupe dans le jeu, le quintette de pop-psychédélique Adam Strangler arrive avec son premier long-jeu, Ideas of Order. L’album marque pour la formation un saut définitif dans le psychédélisme et frappe juste à plusieurs niveaux.

«Saut définitif» est peut-être fort, mais, avouons-le, en quatre ans, il s’en est passé des choses pour Adam Strangler. Peut-être est-ce causé par le partage des membres avec la formation TRSTSS, ce qui fait que l’un des projets est sur la glace pendant que l’autre progresse? On ne saurait dire. Toujours est-il que depuis leur EP plus dream pop, bien de l’eau a coulé sous les ponts. La formation menée par le chanteur Philippe Lavoie s’est élargie et se revendique plus clairement à l’esthétique de la fin des années 1960.

Le cocktail sonore est tout à fait au point. Lavoie, comme chef de bande, explore les côtés hypnotiques du chant rock. Par moments, ses jeux vocaux rappellent ceux de Josh Homme sur certains titres de …Like Clockwork. Le tout est couvert par les guitares de Sven Nogarède et Gabriel Vallée, qui touchent une esthétique orientalisante similaire à celle des meilleurs jours sous acide de George Harrison. Des titres comme Confusion rendent hommage à ces influences, sans camoufler la nature du groupe.

La trame de Ideas of Order relève plus d’un long voyage méditatif que d’une série de péripéties. Une fois embarqués dans l’univers sonore, on l’apprécie dans son déploiement, mais peu de titres apparaissent comme des brûlots forts ou des singles apparents. Bien sûr, il y a plusieurs hooks intéressants, mais parfois, la longueur des titres, comme Astronomy, n’aide pas nécessairement. La force de l’album est de loin au sein du discours.

Pour apprécier Ideas of Order à sa juste valeur, il faut l’écouter au complet et en boucle. C’est dans l’ensemble que l’appréciation grandit et qu’on relève la très-présente qualité de composition des titres. Un sort horrible pour les mélomanes.