The Body

The Body

No One Deserves Happiness

(Thrill Jockey)

Avec No One Deserves, que The Body considère comme son album le plus  » grossièrement pop », Chip King (guitare/cris) et Lee Buford (batterie) continuent sur leur lancée de doom harsh et d’expérimental bruitiste, composant une musique nihiliste et primale, habitée de distortions fulgurantes et d’animalité malade. Jamais à cours d’idées, malgré leur formule réduite, The Body fait une nouvelle fois appel à un invité, en la personne de la chanteuse Chrissy Wolpert (fondatrice de la chorale Assembly of Light) avec laquelle ils avaient collaboré dans le passé, histoire d’entreprendre de nouveaux chemins et d’élargir leur palette. Multipliant les expériences, entre autres aux cotés de The Haxan Cloak, et les albums multi-céphales (Thou, Krieg, Vampillia, Braveyoung), la semaine prochaine, ils éditeront un album aux cotés de du groupe grindcore Full Of Hell, The Body intègre avec parcimonie dans sa musique, et toujours très à propos, ce qu’il faut de nuances pour faire évoluer une formule qui pourrait vite tourner en rond et qui une fois encore fait des étincelles, avec l’ajout subtil de boites à rythmes, de trombones… et surtout de la voix en suspension de Chrissy Wolpert, qui ajoute des zones de lumières sur le sombre capharnaüm indus déployé par le duo, magma intense de roulis rocailleux, de rythmiques tribales et de distortions sauvages, de cris gutturaux et d’incantations en proie aux affres de l’existence. Dépassant les carcans d’une quelconque catégorisation, The Body explore les territoires de la Musique, emprunte d’humanité viscérale et de violence contenue, de beauté romantique et de désespoir jusqu’au boutiste. Vital.

Roland Torres

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