Guide de survie – Record Store Day 2016

Publié le 15 avril 2016 par Feuavolonte @Feuavolonte

Quelques petits tuyaux et détails pour rendre ta conquête de vinyle(s) plus optimale. Juste parce qu’on est smatt de même!

Le Record Store Day est un évènement culturel désormais bien connu, répandu et couru par les fanatiques de disques vinyles. Originalement lancé en 2007 pour encourager l’affluence chez les disquaires indépendants alors que l’industrie du disque mourrait à petit feu, on cherchait à créer un évènement unique qui rassemblerait les gens pour célébrer l’importance des disquaires de quartier. L’évènement a depuis connu un grand essor à la suite du regain impressionnant de popularité du vinyle, suscitant un intérêt marqué chez les collectionneurs et audiophiles de ce monde.

Chaque année, l’organisation fait paraître une liste de produits spécialement lancés pour l’évènement. On y retrouve des albums réédités, des singles de collection, des éditions exclusives, etc. Certains crient au génie, d’autres à l’exploitation. Quel que soit ton point de vue sur l’évènement, il est impossible de nier l’intérêt grandissant qui fait courir les curieux chez leurs disquaires de quartier.

Pour toi, jeune guerrier(e), nous avons préparé un petit guide de tuyaux et conseils pour encadrer ta fameuse quête sanguinaire en ce 16 avril 2016. Tel des Colombo de la Belle Province, nous avons fait enquête auprès de quelques disquaires de la métropole afin de brosser un plus large portrait de ce qui nous attend. On a consulté les Phonopolis, Atom Heart, Sonorama, Death of Vinyl, Soundcentral, Beatnick, L’Oblique, Aux 33 Tours et autres disquaires indépendants pertinents. Il y a quelques trucs qui pourraient être bénéfiques pour ton expérience, question de maximiser tes énergies. Ça commence drette là!

Rien n’est garanti

Au RSD, on ne peut faire de réservation sur quoi que ce soit. C’est premier arrivé, premier servi. Également, la plupart des magasins commandent une grande quantité d’items listés, mais ne savent jamais exactement ce qu’ils recevront. Il ne t’est donc pas garanti de pouvoir mettre la main sur un item que t’as vu sur le site officiel. Tu vas peut-être revenir bredouille: il faut que ton système émotionnel soit capable de gérer ça. Notre beau Canada reçoit une infime part de la quantité de la production annuelle: la plupart des produits spéciaux sont distribués aux États-Unis.

Le gros prix

Qui dit «édition spéciale» dit généralement des prix plus élevés. Tout dépendant de l’item qui t’intéresse, bien sûr. Les pressages sont limités et l’organisation veut tirer une bonne part de profits de tout ça. D’autant plus que le taux de change n’est pas avantageux pour le Canada par les temps qui courent. Il se peut fort bien que tu paies plus de 40$ (avant taxes) pour un album comportant deux disques. C’est toujours mieux de le savoir avant d’arriver face au produit convoité et entendre ton portefeuille vomir.

Les heures d’ouverture

Les horaires habituels des disquaires de quartier peuvent changer spécialement pour cette journée haute en émotions. Bon nombre d’entre eux affirment qu’ils ont l’intention d’ouvrir une heure plus tôt pour en faire profiter le plus de curieux. Certains prétendent qu’il est ridicule de créer un line-up dehors, surtout si la température est mauvaise (Collette Provencher, on te check!) Donc si t’es du genre à chercher une pièce de collection ultra rare qui est susceptible de disparaître rapidement des tablettes, check bien les heures d’ouverture de tes disquaires avant de passer trop longtemps après tout le monde. On dit ça pour ton bien!

Les magasins ne célèbrent pas tous de la même manière

Le RSD ne représente pas la même chose pour tous les disquaires indépendants. Que ce soit par principe, par souci technique ou whatever autre raison, chacun aura son approche en cette journée de célébration musicale (et financière). Certains magasins, comme le Beatnick, misent exclusivement sur les produits spéciaux qui paraissent cette journée-là. Certains autres vendent les produits spéciaux, mais misent également sur l’évènement en accueillant des performances musicales. Par exemple, Aux 33 Tours accueillera notamment Fred Fortin, le tout nouveau Planète Claire accueillera Colin Moore accompagné de Vincent Peake, etc. Certains, comme le Death of Vinyl, n’ont pas commandé les produits spéciaux, mais ils vont offrir des rabais allant de 20% à 50% sur les produits déjà en magasins. Sachez-le!

Les surprises tardives!

Si jamais le disque tant convoité que tu attendais en te mordant les doigts jusqu’au sang n’est pas sur les tablettes de ton disquaire samedi, tes espoirs ne sont pas (encore) morts. Certains magasins prétendent parfois recevoir certains produits spéciaux une semaine, parfois même deux semaines plus tard. Sonorama a même souligné avoir déjà reçu des produits trois semaines après l’évènement. Ça peut faire de belles surprises si ton produit chouchou choke votre rendez-vous samedi. Si tu dépasses les trois semaines, ton chien est pas mal mort par contre (RIP canin virtuel)! Tu peux toujours essayer de le retrouver en ligne, alors qu’un profiteur sale l’aura possiblement mis en vente au double du prix.

Il n’existe pas qu’un seul magasin (les line-ups, non merci)

Certains collectionneurs de vinyles se pitchent vers les magasins plus accessibles et plus connus. Il n’est pas rare de voir une file se créer devant le Beatnick le matin du RSD. On ne parle même pas de l’affluence monstre qui se crée devant le très prisé Aux 33 Tours qui voit ses premiers clients arriver devant la boutique vers 5h du matin (vraiment?) Plein d’autres magasins, quant à eux, reçoivent les mêmes produits mais ne créent pas de commotion. On peut y circuler librement sans se faire piler dessus et ce, sans line-up! Nul besoin de mettre ton cadran trop tôt pour aller te mettre dans une file d’attente un matin froid  d’agace-printemps. Profites-en pour aller découvrir les autres disquaires indépendants moins connus, mais qui risquent tout de même d’avoir les trucs que tu recherches.

Acheter local

Les labels québécois (et canadiens) ont décidé d’emboîter le pas depuis quelques années et de sortir eux aussi des disques spéciaux pour l’occasion. Cette année, parmi les produits en vedette, l’édition vinyle très attendue de L’Amour Est Sans Pitié de Jean Leloup voit le jour pour la toute première fois. L’album Mexico sera également lancé sous ce même format. Sinon, l’album culte Les Voisins tout droit sorti des années 1970 fait également un retour sur les tablettes. Une réédition de Deluxxx du collectif de rap québécois Atach Tatuq se voit aussi relancé en édition spéciale Aux 33 Tours pour célébrer ses dix révolutions autour du soleil. Un grand nombre de gens auront cru à une réédition des Albums du Peuple de François Pérusse en vinyles, mais cela s’avéra être un vilain poisson d’avril. La pêche aura été bonne!

C’est ça qui est ça. En espérant que ce guide te servira à mieux comprendre la game et orienter tes déplacements pour le Record Store Day. Amuse-toi et dépense pas trop. Ah pis on n’est pas ta mère, dépense donc comme tu veux finalement! Bonne collecte, jeune conquérant!

On t’encourage à aller visiter les disquaires suivants. Surveille leur page Facebook pour les plus récentes nouvelles et autres détails croustillants:

  • Atom Heart (364 rue Sherbrooke est)
  • Aux 33 Tours (1373 rue Mont-Royal est)
  • Beatnick (3770 rue St-Denis)
  • Cheap Thrills (2044 rue Metcalfe)
  • Death of Vinyl (6307 boulevard St-Laurent)
  • L’Oblique (4333 rue Rivard)
  • Phonopolis (207 rue Bernard Ouest)
  • Planète Claire (4429 rue St-Denis)
  • Sonorama (260 rue Bernard Ouest)
  • Soundcentral (4486 avenue Coloniale)
  • Sonik (4050 rue Berri)