Puce Mary
The Spiral
(Posh Isolation)
Chez la danoise Frederikke Hoffmeier aka Puce Mary, la demi-mesure ne semble définitivement pas faire partie de son langage musical. Avec The Spiral, l’artiste continue de percer des trous dans les enceintes, à coups de lacérations noise et de sursauts bruitistes, durcis au ciment experimental, flirtant avec les trépidations du harsh core.
La douleur semble servir de leitmotiv à l’écoute de ses 8 tracks, où le souffle se recroqueville en larmes de cristal et en stridences aux limites parfois du supportable. Puce Mary repousse nos émotions jusque dans ses derniers retranchements, cherchant à plonger nos corps dans des bains d’acide aux émulsions scarificatrices, arrachant de nos entrailles des aboiements de rage et des pulsions de révolte.
The Spiral est un album aux allures de performance sonore, qui ne déroge pas aux non-limites exercées depuis ses débuts par la danoise, toujours à l’affut de sensations extrêmes et de crissements dépolis. A l’image de Pharmakon, avec qui elle partage le goût pour les ambiances éviscérées, Puce Mary aiguise ses lames, racle des puits sans fond, lamine les machines et écorche des corps haletants, donnant naissance à un monde en ébullition, où radicalité et jusqu’au boutisme ne sont que le reflet d’un monde, le notre, arrivé en bout de course, juste bon à sombrer dans le néant.
Roland Torres
Site : pucemary.blogspot.com