Thin Blue Line
News From What We Once Thought
Michel Records
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Premier album du quatuor montréalais Thin Blue Line, News Form What We Once Thought est exigeant dans sa longueur et son ambition. Un album de krautrock comme on en voit trop peu souvent.
C’est donc le premier album d’un jeune groupe sorti sur une nouvelle étiquette de disque: de quoi se lancer dans l’inconnu ben comme faut. Rajoute à ça une grosse couche de krautrock, genre assez sous-exploité à Montréal si tu veux mon avis, pis tu te ramasses vraiment avec une production un peu extra-terrestre. Un gros morceau, au final, que ce News From What We Once Thought.
L’album est déjà 100% instrumental, sauf pour quelques segments samplés de mythiques rubans à bandes russes* qui nous rappellent un peu des groupes comme Hiss Tracts. On se retrouve donc devant sept très vastes plages musicales, qui, si elles ne se cassent vraiment pas la tête rythmiquement parlant, se dévoilent au niveau du jeu de guitare, ici assuré deux fois plutôt qu’une par Toby Andris et Greg Paquet. On visite aussi plusieurs ambiance au travers de tout cela, allant du très prog (Telegram 3am) au post-rock plus indie et guilleret (Welcome To Pine Point ou encore Limital Drag). Jusque-là tout fonctionne assez bien et le portrait global est facilement repérable.
Pour la critique: c’est un peu trop sage. La répétition, c’est un procédé musical assez répandu, surtout quand on écoute de la musique minimaliste ou un peu post-rock, mais quand c’est mal ou trop utilisé, ça devient juste lassant.
Si tu veux un exemple presque parfait, écoute Beautiful Blue Sky de Ought – qui vient juste de paraître en vidéoclip – mais peut-être pas NFWWOT. Pas que c’est mauvais, loin de là, mais je crois que le résultat final aurait pu être raccourci légèrement sur certaines chansons pour une meilleure optimisation de l’attention de l’auditeur. Les puristes me diront que c’est pas à l’artiste de penser à son public, mais plutôt à l’auditeur de bien porter attention à l’œuvre. En temps normal, je serais bien d’accord, mais reste que le temps d’attention optimal de l’humain a ses limites.
Parce qu’au final, c’est vraiment le genre de record auquel tu dois donner une vraie et franche écoute d’une traite, sans rien faire d’autre ou sans trop réfléchir, pour bien en saisir l’essence; le genre de choses qu’on se permet trop peu souvent de nos jours. Il y a un beau côté méditatif et vaguement psych chez Thin Blue Line qui mérite d’être connu et probablement vu en show également. D’ici là, je me dis que l’album procure au moins quelques belles images à conserver mentalement pour une prochaine fois.
*Selon la légende, qu’on retrouve sur le Facebook du groupe, les extraits seraient issus de transmissions cryptées diffusées sur une radio ondes-courtes russe des années 70, puis retrouvées et déchiffrées par le band.