Ce fut une entrevue téléphonique parce que STM la fabuleuse n’a pas voulu que je me rende. Jamais. J’ai donc parlé avec Alexandre Larrin, chanteur, guitariste et utilisateur de suppositoire, mais ça, on y reviendra.
Rust Eden/Photo: Camille St-Jacques
Rust Eden, qui êtes-vous? D’où venez-vous? Et salade crémeuse ou traditionnelle?
La crémeuse, sans aucun doute. Avec ben du poivre, t’sais une bonne croûte de poivre. Ah ouais (son de lèche-babine)! On est un band qui a starté à 2 avec David Bastien, le bassiste. On avait sorti un démo et aussi un premier album. On vient de la Rive-Nord. On a décidé de venir à Montréal pour se faire un plus grand réseau de musiciens, pis c’est fou comment c’est pas mal plus facile de se faire un réseau ici. Fait qu’on s’est trouvé des musiciens pour jouer avec nous autres, pis on a sorti un 2e album, Apartment Green. Avec pas mal plus de keyboard. Faire des soundtracks sur un film en ce moment c’est notre plus gros fantasme. On aime ça les ambiances vaporeuses.
Dans la catégorie des questions classiques: Pourquoi chanter en anglais?
Purement esthétique. On a été élevés avec les Pink Floyd, Led Zep, Bowie qui faisaient justement le style de musique qu’on aimait et on s’est toujours dit que, pour le style, ça allait être anglo. Il n’y a pas vraiment eu de question là-dessus, sûrement que pour un autre projet où le style de musique est différent j’opterais plus pour le franco, mais je sais pas t’sais tu y vas avec le feeling, c’est très instinctif.
Ça ne vous tentait pas de faire comme Coeur de Pirate et y aller avec un album bilingue?
Non.
J’entends des influences de Mac DeMarco, est-ce le cas?
Oui pis non. C’est-à-dire qu’on l’aime ben. Moi je le connaissais pas pis c’est quelqu’un qui nous a entendus pis qui nous a dit qu’on lui ressemblait un peu, fait que je l’ai écouté pis j’ai vraiment aimé ça. Mais t’sais sur notre album, il y a des tounes qui datent de 5-6 ans, mais c’est sûr qu’on a des éléments communs comme les effets dans la voix pis dans la guit.
Dans le schéma actanciel d’un conte fantastique, Spotify, Itunes et Bandcamp se situent comme étant votre adjuvant, votre opposant ou votre guide?
Bandcamp, c’est clairement notre ami. En fait, Bandcamp, c’est Gandalf avec sa longue barbe pis y fume. T’sais Gandalf n’a l’air de rien, mais il nous a aidé, ah ouais.
Itunes, c’est pas mal le perso dont on se calisse. Y sert à de quoi – j’pense – mais son histoire est plate. C’est genre le porteur d’eau. Il n’est pas intéressant.
Spotify, ok je le connais pas beaucoup, mais c’est clairement le perso cheesy. T’sais le gars beau, mais ténébreux. Spotify, c’est un emo médiéval.
CD, vinyle ou code de téléchargement?
Vinyle. Je ne me considère pas snob parce que j’ai grandi avec ça. Mais oui, clairement le vinyle. C’est nice parce que le vinyle c’est beau. Il fait des bonnes choses comme mettre de l’avant l’art qui a été fait sur la pochette par exemple. T’apprécies plus l’art de la pochette d’un vinyle que d’un petit cd. Nous, c’est notre rêve de sortir notre musique en vinyle. J’aurais aimé ça pour cet album-là, mais ça coûte tellement cher! C’est fou… J’ose espérer pouvoir un jour sortir cet album en vinyle surtout que le style s’y prête si bien. J’espère aussi qu’un jour la hausse de production fera que le vinyle coûtera moins cher à produire.
***C’est à ce moment que son bandmate est venu lui porter ses suppositoires.***
Ouais j’ai mal à ma voix.
Quel genre de musiciens êtes-vous Rust Eden?
a) Pierre Lapointe, genre oui oui je prône le underground, mais je suis juge à La Voix.
b) Kevin Parent, genre j’me starte une carrière de comédien avec mes jeans qui puent.
c) Jesse Mac Cormack, genre je suis partout.
Jesse Mac Cormack, c’est sûr. Je l’aime. il a des beaux cheveux longs pis il est super fin. Ben oui. Pis il est bon. On est pas mal plus terre-à-terre que Lapointe pis l’autre. Nous on est comme ben dans terre, t’sais genre les fermiers qui font du psychédéliques, c’est nous autres ça.
Votre lancement était samedi dernier, c’est quoi la suite pour Rust Eden?
On joue samedi prochain le 14 mai à la Brasserie Beaubien. Après ça on va à Québec, on veut tourner en dehors de Montréal pour l’été pis on revient en août à la Casa del Popolo.