Distorsion : de la musique pis de la police

Ce qui devait être une fin de semaine au complet à la première édition du festival Distorsion s’est finalement soldé par une seule soirée, mais toute une soirée! Retour sur le show du samedi de ce nouveau lieu de rencontre psych montréalais.

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Samedi soir tranquille. Je viens de prendre une couple de bonnes Busch tablettes et c’est le temps de se rendre au Matahari Loft, salle que je vais visiter pour la première fois. Le courriel des organisateurs de Distorsion me dit d’arriver vers 20h et je décide de partir un peu plus tard vu que le show doit commencer à 21h. Bonne décision parce que Tonnes montera finalement sur scène avec près d’une heure et quart de retard. Le genre de situation où c’est ben pratique d’être dans une salle de spectacle équipée de divans.

C’est donc à 10h15 que Tonnes, groupe qui m’est alors totalement inconnu, vient s’installer devant une salle toujours en train de se remplir. Le groupe imprègne la salle de son son garage très profond, avec des touches de doom, pour le plus grand plaisir des quelques stones déjà arrivés. Le show se donne un aspect bien 70’s, avec pas mal de solos de guitare bien exécutés et même un peu de violon à la fin. On a même droit à une apparition de L’aigle noir de Barbara en personne: en l’occurrence, une fille avec un suit de plumes de corbeau pis du maquillage, qui vient nous chanter une chanson durant le set. Un beau moment malgré la surprise initiale.

Je retourne m’asseoir, le temps de croiser Jolène Ruest de CISM, comme c’est maintenant devenu inévitable lors de mes sorties. On se met à parler un peu en attendant que Technical Kidman et son chanteur, que je surnommerai toujours affectueusement «le dude de l’audiovisuel de l’UQAM», viennent prendre la relève. Ce qu’ils feront d’ailleurs avec brio malgré un système de son qui donne un imprévisible fuzz aux basses du trio. C’est la première fois que je les vois depuis la sortie de leur dernier album et si la présentation live est beaucoup plus calme qu’avant, la salle maintenant pleine semble apprécier à sa juste valeur la musique du groupe avec le meilleur coefficient «jeu de mots avec un nom de star»/«nom cool de Montréal».

On retourne s’asseoir, le temps que mon amie fasse une sieste rapide entre les groupes et qu’on rencontre une fille beaucoup trop sur la MDMA, au point de nous coller de près en parlant de notre capillarité et de notre beauté. C’est donc plein de confiance qu’on accueille The High Dials, un genre de band brit-pop avec plus de delay. Pis c’est vraiment pas mal juste ça, au point où je me questionne un peu sur leur lien avec le reste du line-up. Malgré tout, leur proposition est efficace et sans tache.

C’est finalement au tour d’IDALG de prendre place sur ce qui sert de scène (scène qui déborde maintenant sous les pieds du quintette accompagné pour l’occasion d’un préposé au psych). En gros, le gars a plein de pédales d’effets et d’instruments divers avec lesquels il produit ben du bruit tout en léchant langoureusement ses pédales. Le résultat est assez impressionnant, surtout lorsqu’observé entre une colonne de son poussée au maximum et la fille droguée de tantôt qui tente tant bien que mal de trasher. Le groupe est très bon, même si la sono ne leur rend pas justice et le public semble apprécier grandement, dansant et applaudissant chaleureusement.

Contrairement à nous, les habitants du quartier et le SPVM ne semblent pas avoir beaucoup de plaisir, eux, puisque le show est bientôt interrompu en plein milieu pour laisser place à un DJ. Je quitte penaud (dans ma chemise à poissons et baleines pleine de sueur) pour d’autres aventures.